Pas besoin d’aller bien loin pour se sentir dépaysé, pour découvrir le monde. Ou plutôt devrais-je dire, découvrir chez le monde. Il s’en passe des affaires entre les 4 murs des foyers québécois ; des personnalités de tous genres s’y cachent, des lieux plus particuliers ou salubres que d’autres s’y trouvent, des objets oubliés prêts à être livrés à une seconde vie attendent. Magasiner sur Kijiji, entre autres, nous permet de constater un peu plus cette diversité qui abonde a.k.a faire un peu de voyeurisme légal.
Perso, je me considère comme étant une « magasineuse »Kijiji aguerrie. De mon micro-ondes à ma chaise papasan en passant par mon chien, j’y ai fait plusieurs emplettes à la fois économes, uniques et de qualité. Je ne vous cacherai pas que, quand je convoite un objet de rêve à prix modique, il m’arrive de sortir les dents et d’être très compétitive pour l’obtenir. Après tout, là réside une partie du thrill que ressentent les adeptes de cette plateforme de revente.
Le zénith de l’adrénaline, toutefois, tu le ressens au moment de te rendre au domicile de la personne qui cherche à te vendre un objet. Ça en prend pas gros pour m’exciter, direz-vous, mais se rendre chez un inconnu, ne sachant pas sur qui tu vas tomber, ni dans quel genre d’environnement tu vas te retrouver en franchissant la porte d’entrée, ça m’procure un p’tit high.
Mon tout premier chiot fut en fait mon love at first sight Kijiji originel. Il s’agit de la touchante histoire d’une chienne en chaleur qui a franchi la clôture pour aller fourniquer avec le beau mâle voisin, une histoire d’amour impossible mais passionnelle, créant cette petite merveille qui partage maintenant mon quotidien. Ce n’est pas tout : qui ce serait douté que ce serait le charmant guitariste du groupe de métal Sky for Sinners qui m’ouvrirait la porte pour me livrer ma boule de poils?
Disons que c’était un départ en force pour l’adepte de Kijiji que je m’apprêtais à devenir.
Vient ensuite mon micro-ondes à 25 piasses. Pauvre étudiante que j’étais, payer un micro-ondes plein prix ne faisait pas partie de mes priorités. C’est de cette façon que je me suis procuré un engin des plus vintage, mais toujours très fonctionnel, qui me souhaite « bon appétit » après chaque utilisation. Peut-être aussi ai-je été attendrie par le septuagénaire déterminé à s’adapter à la modernité, avec son nouveau micro-ondes dernier cri en stainless, qui me dictait des bribes du manuel des années 80 dans son pitch de vente. Il a même fait chauffer un plat en guise de démonstration de la rapidité de réchauffage de sa vieille machine.
À l’aube d’un déménagement dans un espace de vie trois fois plus grand que mon petit appartement actuel, soyez bien certains que je serai plus que jamais une vorace shark sur Kijiji, à la recherche d’items « beaux, bons, pas chers » pour donner un look unique et écoresponsable à ma nouvelle demeure.
Et toi, auras-tu le courage de surpasser ta gêne d’aller voir le monde chez eux ou ton dédain du principe « usager »? Je te le conseille fortement!
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