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J’suis fine, mais pas tout le temps

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Y’a des jours comme ça où les oiseaux ne chantent pas et où les papillons sont vraiment loin de mon ventre. Dans ce temps-là, je n’ai pas le goût d’être un bon vivant.

Dans ces moments-là, je choisis délibérément de pas te tenir la porte et de passer pour une impolie. Et, oui, ça se peut que je roule des yeux si tu respires trop fort dans l’autobus. On ne peut pas toujours être un citoyen agréable, y’a des matins où je me lève du pied gauche et je suis désolée pour les gens qui croisent ma route et pour les dommages collatéraux.

Je n’ai pas toujours le sourire qui me fend jusqu’aux oreilles, ça m’arrive de pas vouloir montrer toutes mes dents pour rien ou parce que ton bébé est cute. C’est fort possible que si ton enfant court partout pour foncer en flèche vers mes deux jambes, je ne lui adresse pas le plus beau des sourires. Ton enfant, c’est pas le mien, je suis loin de le trouver génial comme si je l’avais élevé. Je ne vais peut-être pas jouer à la gardienne quand tout ce que je voulais, c’était marcher tranquille dans la rue. J’ai assez de mes quarts de travail pour jouer les hypocrites, pas besoin d’en rajouter quand ça ne me tente pas. Y’a des journées où je respire juste pas la joie par mes deux narines et ça se peut que j’oublie de dire merci.

J’ai mes journées où je boude les gens trop heureux d’exister. Ceux qui ont toujours l’air de flotter sur un nuage, qui se font bousculer mais qui s’excusent. J’haïs le monde trop content de toute. On dirait toujours qu’ils parlent avec une voix de GPS irritante et que leurs soucis sont secondaires à la chance qu’ils ont d’être en vie et en santé. Ces individus sont tellement trop gentils que ça fait sentir mal. Ils n’embarquent jamais dans le bitchage et y’a rien de pire que de mémérer seule sans personne pour appuyer son propos.

J’ai des jours comme ça où pas grand-chose m’émerveille à part mes habits mous et de la bonne bouffe. Des jours où ça ne me tente pas de me mêler à la civilisation et encore moins d’y participer activement. Et durant ces journées, on devrait avoir le droit d’arborer l’air bête sans se faire juger.

Je suis fine, mais pas tout le temps. Navrée.

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