Je t’ai trompé. Je n’ai aucune excuse. Je n’avais pas le droit de dépasser la frontière de la fidélité. Pour le respect que j’ai pour toi, pour le respect que je dois avoir envers moi. J’ai failli à ma tâche de blonde.
Je suis sortie avec des amis. Après trop de pichets de bière rendue trop flatte. J’avais perdu ma conscience. T’sais quand ta tête tourne, que tu t’entends respirer et que ton cœur bat tellement vite que tu te demandes s’il bat encore. Ce genre de soirée. Je m’amusais, vraiment. Un peu trop. Je n’étais plus une mère, une fille, ton amoureuse. J’étais un corps qui bougeait aux rythmes de la musique que le DJ nous enfonçait dans les oreilles. J’étais une fille, ramollie d’alcool. Simplement, le fruit de mes envies, de mes passions, de mon désir. Ce désir était fort, il explosait en moi.
La tentation du baiser, d’un inconnu contre moi. Ses mains qui touchent lentement mon corps, nos haleines qui se mélangent. Nos lèvres se sont frôlées. Je t’ai oublié chéri. Je n’étais qu’à lui. J’ai fait l’amour, non… j’ai baisé. Bestialement, j’ai baisé cet inconnu. Rassure-toi, l’amour n’était pas là. C’est bien ce qui fait de moi une personne si… froide et sans cœur. J’ai baisé pour baiser.
Sans émotions, sans sensations. Juste le charnel.
Je t’ai dit que j’ai dormi chez Karine, je suis rentrée à la maison. Tu étais là à me regarder. Je me sentais sale. Je sentais encore la sueur de l’autre, je sentais le sexe avec l’autre. Tu m’as dit « je t’aime chérie ».
Merde, moi aussi je t’aime.
C’est ça le pire chéri. Je t’aime, mais je t’ai trompé. Je t’ai menti en pleine face, sachant ce que j’avais fait. Je t’ai regardé tout sourire, j’ai dit « moi aussi, je t’aime ». Ça, ce n’était pas un mensonge, parce que l’amour que j’avais envers toi est vrai. Mais contre mon envie de sexe, cet amour doit être pauvre si je n’ai pas réussi à me garder pour toi.
J’ai échoué notre amour.
Maintenant, je dois vivre avec mon geste. Avec ma culpabilité. Pourquoi je t’ai fait ça? Pourquoi je n’ai pas le courage de te l’avouer! Je m’en veux. Je ne voudrais pas te perdre pour une baise. Je voudrais devenir ta femme… mais je ne pourrais plus jamais te jurer fidélité car c’est trop tard.
Tu es le pire dans tout ça, je te cache ma vérité. Je te garde des secrets. Naïvement, tu dors avec moi sans savoir ce que je t’ai fait. Je me sens seule contre moi-même, mais toi tu te sens avec moi.
Dis-toi qu’au moins, j’en souffre. Que mes épaules sont lourdes, que ma bouche est trop timide pour t’avouer mes torts, que je suis assez forte pour baiser avec un autre, mais trop lâche pour être honnête. Ne me pardonne surtout pas car je ne me le pardonnerai jamais. Mais saches que je t’aime, et que tu es plus qu’une question d’envie…
Mon cœur t’appartient, mais l’autre, lui, n’a plus rien.
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