J’ai souvent entendu des gens autour de moi dire qu’ils lançaient des choses dans l’Univers. De ce que j’ai compris, c’est comme espérer qu’un problème se règle sans rien faire? Comme par magie, du genre : « No matter, l’Univers va s’en chargé, t’sais. » En temps normal, j’aurais crié haut et fort que je ne crois pas vraiment à ça. J’aurais même dit que je trouve ça limite paresseux. Pour une raison que j’ignore ou sûrement parce que je vivais dans le déni, je me suis autorisée à changer un peu les règles l’instant d’un moment.
Je t’ai lancé toi, dans l’Univers. Je te rassure tout de suite, ce n’était pas pour te faire du mal et encore moins pour te faire disparaître de ma vie. Du moins, pas pour toujours. Je t’explique le plan qui avait mijoté dans ma p’tite tête.
J’avais envie qu’on se retrouve dans quelques mois ou dans quelques années et que les choses aient changé pour le mieux. Que cette fois-là, ce soit le bon timing pour nous deux. Tu comprendras que pour en arriver à remettre tout ÇA (toi et moi) dans les mains de l’Univers, j’en étais pas mal à mon plan Z.
En fait, pour être honnête, j’avais envie de croire que le bon moment c’était maintenant, mais tu m’as rapidement fait comprendre que tu ne pouvais pas ou… que tu ne voulais pas. Je ne sais plus trop ce que t’essayais de me dire entre deux becs sur le front. T’as toujours été dur à suivre avec tes cinquante nuances de j’sais-pas-comment-te-dire-que-je-t’aime-mais-pas-tant-que-ça-quand-même.
« Peut-être un jour, mais pas là », que tu me disais. Comme si on choisissait ça, le bon moment pour s’aimer… J’ai essayé fort et surtout plus d’une fois d’entrer dans ton p’tit cœur, mais chaque fois, je me suis cogné le nez dans’ porte et ça disait : pas de colporteurs. Si j’ai été si persévérante dans cette relation sans-nom-sans-catégorie, c’est que j’y croyais. On me dira que je suis tombée sur la tête, mais une parcelle de moi a encore envie d’y croire. J’imagine que c’est pour ça que l’Univers a été mon échappatoire.
Je ne sais pas si c’est moi qui ai manqué un chapitre ou deux à l’histoire, mais j’ai de la misère à comprendre qu’on puisse ne pas être prêt à aimer et à être aimé en retour. Qu’on puisse être bien avec une personne, mais qu’on refuse volontairement de s’impliquer.
Faut que je me rende à l’évidence. Par peur de te perdre, mais sûrement aussi un peu par lâcheté, je t’ai lancé de toutes mes forces dans l’Univers… pis ç’a rien donné.
Anonyme
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