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Je suis une éternelle indécise

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Je suis une éternelle indécise. En fait, la plupart du temps. T’sais, je ne suis pas si pire que ça. Malgré que… Je ne sais plus. Est-ce que je peux me définir comme une indécise? Est-ce que je devrais vraiment écrire un article là-dessus? Bon OK, je suis indécise, pas sur tout, pas tous les jours, mais souvent, très souvent.

Il paraît que de prendre conscience de ses troubles et de ses blocages est un pas dans la bonne direction. Dans mon cas, je suis consciente de ma difficulté à faire des choix. Je le sais, car ça pèse parfois lourd dans mon quotidien.

Soirée pyjama ou bière entre amis? Est-ce que j’achète du kale ou des épinards cette semaine? Comment je m’habille? Est-ce que je devrais déménager ou rester dans mon appartement une autre année? Est-ce que je suis game de faire ça? Est-ce que j’en ai vraiment envie?

Il m’arrive d’hésiter longtemps devant deux livres, deux chandails ou deux boîtes de céréales. Au final, je me tanne et j’achète impulsivement celui qui me plaira le moins. Et ne me demandez pas de faire un cadeau… À moins d’avoir une idée spontanée, je peux facilement perdre des heures à chercher et à évaluer les possibilités. Tout cela pour finir avec une carte-cadeau, déçue et tout à fait consciente de mon ridicule.

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Selon Psychologies, l’incapacité à faire des choix est signe d’une mauvaise estime de soi (bon, une autre affaire). Les personnes indécises « ont en elles un désir irréaliste et immature de vouloir contrôler tous les paramètres. À la peur d’échouer s’ajoutent la peur de perdre ce que l’on a et la hantise de renoncer à toutes les opportunités en se contentant d’une seule ».

C’est pas fou. Pas fou du tout. Nous vivons dans un monde de possibilités, et parfois c’est excitant, d’autres fois c’est angoissant. Je sais que je pourrais être ailleurs, et le fait que je sois ici me fait douter d’être au bon endroit. C’est donc un éternel tourbillon de questions futiles et existentielles qui me rattrapent lors des moments de stress ou dès que je m’apprête à sortir de ma zone confort un peu trop vite. Il y a de quoi faire de l’insomnie lorsque ton cerveau continue sans cesse d’énoncer les pour et les contre. Rien n’est tout blanc ou tout noir dans la vie. C’est sans doute pourquoi c’est si difficile de faire un choix, car dans tous les cas, il y aura des conséquences. C’est si tentant de maintenir le statu quo et de laisser la vie te montrer le chemin. C’est d’ailleurs ce que je fais la plupart du temps. Sauf que dans certaines situations, tu n’as pas le choix de prendre tes responsabilités d’adulte et tu dois te décider là, tout de suite.

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Il m’arrive parfois de poursuivre ma réflexion alors que je connais déjà la réponse. Il m’arrive aussi de changer d’idée subitement. En règle générale, lorsque je prends une décision importante, elle a mûri assez longtemps dans mon esprit pour que j’en sois sûre à 100 %. Alors là, plus rien ne m’ébranle. Heureusement, je m’en sors donc plutôt bien. Pourtant, tôt ou tard, je recommencerai à me casser la tête, car je crains de ne pas arriver à faire les bons choix pour moi. Hello intuition? Je ne sais pas toujours la reconnaître, cette foutue intuition. La pauvre, elle semble bousculée entre ce que je veux, ce que tu veux et ce qu’ils veulent. Il devient alors de plus en plus difficile de savoir si mes désirs sont réellement les miens ou s’ils ne sont pas plutôt le résultat d’une idée qui m’a été implantée dans la tête par mon entourage ou la société.

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On nous dit que pour faciliter une prise de décision, il vaut mieux écouter son intuition (quand elle veut bien se montrer) et être en phase avec ses valeurs. Réfléchir sur mon indécision me fait réaliser que je ne sais plus très bien quelles sont mes valeurs, quels sont mes désirs et mes limites. On nous dit aussi que c’est dans l’action que l’on découvre si on est réellement à la bonne place, si on a fait les bons choix, because if you never try, you’ll never know.

Mais c’est correct aussi de prendre son temps, d’assumer son indécision et d’appuyer sur pause si nécessaire, car rien n’est pire que la pression que l’on reçoit des autres et de soi-même quand on ne sait plus où on en est. Selon toute logique, nos choix devraient être orientés vers nos objectifs de vie. Les indécis chroniques auraient donc avantage à se poser LA grande question : quel est mon objectif de vie? Et pour répondre à ça, il faut d’abord savoir qui l’on est… Voilà qui mérite une bonne réflexion. Je peux avoir un petit break pour y penser SVP?

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Par Sandra Nadeau Paradis

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