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On parle souvent du consentement pis d’à quel point c’est important. On parle souvent du viol, pis il y a même des sceptiques qui parlent de zone grise.
Blurred Lines, qu’on dit, en anglais.
Je le sais parce qu’en 2013, il y a un épais qui en faisait l’apologie à peu près 84 fois par jour à la radio. Laisse-moi te dire quelque chose, camarade Robin : quand tu chantes I know you want it, je suis pas mal sûre qu’il y a un tas de filles à qui ça rappelle une expérience désagréable avec un gros idiot qui se prenait pour un apollon.
Pis non, tu le sais pas si je veux ou pas.
Si tu doutes, pis que tu ressens le besoin de me convaincre que je veux, il y a ben des chances que je ne veuille pas tant que ça, voire pas du tout.
Juste parce que je veux à 50 % ou à 75 %, ça veut pas dire que c’est assez, pour moi, pis que tu peux assumer qu’on va coucher ensemble. C’est pas parce que je suis in pour t’embrasser que je serai pas mal à l’aise si tu mets ta main dans mes culottes. De la même façon que tu consens pas à te faire mettre un doigt dans le troufignon juste parce que t’as consenti à avoir une partie de jambe en l’air avec un camarade.
Je sais aussi qu’il y en a pas mal qui pense que de se faire demander si on consent à aller plus loin, ça casse le vibe charnel. Surtout si c’est demandé à répétition, à chaque étape.
J’avoue que la première fois, ça m’a fait drôle qu’on me demande ce dont j’avais envie. J’étais comme pas habituée de sentir que je faisais partie prenante de cette activité qui, soit dit en passant, se fait à deux (ou plus là, je juge pas).
Mais ça tue pas le plaisir, pis ça devrait pas le tuer non plus.
C’est agréable, même, qu’une personne te demande ce que tu veux, ou si tu veux quelque chose autant que lui. C’est excitant, quelqu’un qui te respecte. C’est aussi bien moins gênant de refuser une offre que de devoir interrompre quelque chose pour dire que tu veux pas, que t’es pas prête. C’est le fun de sentir que t’es un camarade à part entière, pas juste un objet sans avis et sans préférences.
Ça gâche pas le sexe de parler, de s’intéresser à l’autre. Ça rend l’expérience plus plaisante, autant pour toi que pour l’autre.
Y a-t-il quelque chose de plus trippant que lorsque ton camarade te demande si tu veux qu’il explore tes terres inconnues, et de pouvoir répondre, entre deux sourires mi-gênés, mi-passionnés :
« Je suis in à 100 %. »