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Je suis amoureuse

Mon amour, je t’aime.

Il y a quelques mois, je n’arrivais pas à prononcer ces mots. Même lorsque j’ai commencé à les dire, j’avais l’impression de parler une autre langue, l’impression que c’était incongru qu’ils sortent de ma propre bouche. Je croyais aussi, naïvement, qu’à 28 ans, la vie avait fini de me surprendre. Je croyais qu’il n’y aurait plus de moments renversants où la vie t’attrape par l’échine pour t’arrêter deux secondes et te saisir. Je croyais qu’après la découverte de l’orgasme, des jeans taille basse, de la puberté, de l’autonomie, du mascara, des ravages de la dépression et de la peur de perdre ses proches, plus rien n’allait me surprendre dans la vie.

Comme j’étais naïve.

Rien au monde n’aurait pu me préparer à ton arrivée. Tu étais déjà dans ma tête, au loin, une connaissance. Je ne saurais dire à quel moment tu es devenu ce qui a comblé le vide ressenti. Avant ton arrivée, je jugeais tout le monde. Les mots doux sur Facebook, la facilité qu’avaient mes amis de venir en « paquet », de se considérer comme un tout plutôt que deux personnes. Pour moi, c’était ridicule. Je ne pouvais pas comprendre parce que tu as pris beaucoup de temps à arriver. Il aura fallu que j’embrasse beaucoup de crapauds avant de tomber sur toi. Tu as mis tellement de temps.

Mais tout va bien, tu es là, maintenant. Depuis que tu es là, ma vie d’avant, c’est un mirage flou. Tout est plus facile à deux. Ça, c’est la deuxième surprise. Les hauts et les bas, les dépressions saisonnières, les moments de fatigue, tout est plus facile parce que tu es là, toi. Tout ce que je fais, tout ce que je vis est plus clair depuis que tu es arrivé. Tout est plus léger. Je me trouve même beaucoup plus jolie dans le miroir, le matin. Je vois de l’amour partout autour de nous. Je vois de l’amour dans ta patience envers moi quand je décide d’être un peu folle ou que j’ai des inquiétudes irrationnelles. Je vois dans ton réflexe de ne pas t’alarmer beaucoup d’amour et je t’aime encore plus pour ça. Quand je blague sur ta manie de dormir dans le milieu du lit ou de ne pas retenir ce que je te dis, quand je m’exaspère devant tes plats de lunch sales qui traînent ou le temps que tu passes devant le miroir à te coiffer, ce que je te dis, au fond, c’est que je me considère comme la fille la plus chanceuse de la planète. Je te le dis d’une façon bien maladroite, je te l’accorde, mais je ne suis pas habituée à la version amoureuse de moi-même.

Les gestes du quotidien ne portent plus leur allure de routine quand ils sont faits avec toi. Même les moments les plus simples deviennent des souvenirs à chérir. Il m’arrive parfois de m’arrêter, de nous regarder et d’être frappée par la pensée qu’un jour, si nos chemins se séparent, il n’y a pas une seule journée passée sans toi qui ne sera pas un moment douloureux. Parce que oui, il m’arrive d’être happée par une peur incontrôlable de te perdre, qu’on se perde ou qu’on perde ce qu’on ressent en ce moment. Que même les mots que je suis présentement en train d’écrire deviennent vides de sens et ne soient plus qu’un lointain souvenir.

Je ne sais pas comment tu as fait. J’ignore comment tu as percé la carapace de fille brisée que je traînais partout. Je ne suis même pas certaine de comprendre comment tu as réussi à ne pas te sauver en courant, ce fameux soir, dans ce bar trop bruyant où le simple fait de poser mes yeux dans les tiens a été suffisant pour créer une bulle inatteignable autour de nous. Quand je repense à cette soirée, je ne vois que tes yeux et tes bras trop longs posés sur la table, tellement près de moi qu’ils me brûlaient presque. Je ne sais pas comment tu as fait pour rester, mon amour, mais je te promets que je ne pourrai jamais t’en remercier assez.

Je ne sais pas à quel point elle sera longue, notre histoire. Je ne peux rien te promettre parce que je n’ai jamais été aussi déstabilisée que présentement, mais je peux te dire une chose. Je peux te promettre que cette histoire est déjà la plus belle que j’ai vécue de toute ma vie.

Source photo de couverture

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