Aujourd’hui (8 mars), étant la journée internationale de la femme, je me remémore une activité que j’ai faite un soir, il y a quelques jours à peine, accompagnée de mon chum et de ses trois colocs.
Le contexte n’est pas super important dans l’histoire, mais c’était la fête d’un de ses colocs et, comme « rite de passage » commun à beaucoup de jeunes hommes, on est allés aux danseuses (c’était pas tout à fait mon choix d’y aller). Alors, on embarque dans la voiture, en direction du bar maudit. En route, j’essayais de ne pas me faire trop d’idées, de m’imaginer à quoi ressemblait l’intérieur ou à quoi ressemblaient les danseuses. Je me suis plutôt imaginé les clients, reluquant les longues jambes (ce n’est pas vraiment les jambes qu’ils regardaient, finalement..! ) des filles sur la scène.
Arrivée à destination, j’entendais déjà une toune faire vibrer les murs. Sur le coup, je n’y pense pas trop, j’entre sans me poser de questions et je vais me retirer de l’argent au petit guichet derrière une poutre qui, elle, était située directement derrière la petite scène circulaire où s’exécutaient les danseuses (personne ne dansait quand on est entré). Pas trop attentive, j’entends à peine au loin l’annonceur qui dit « Accueillez la ravissante [insérez le nom d’artiste d’une danseuse dont je ne me rappelle plus] » … Je finis mon retrait quelques secondes après et je me retourne pour aller rejoindre les gars et BAM ! Des tétons (lire teutons), flambant nus et à l’aise de se promener de gauche à droite. Shit… finalement, je n’étais pas vraiment prête pour ça. J’essaie de ne pas laisser paraître mon désarroi.
Le temps passe, ainsi que les divers minous qui se sont frottés au poteau. J’étais à la fois mal à l’aise, mais aussi très curieuse. Pas curieuse de regarder les atouts des demoiselles, mais curieuse de comprendre le contexte dans lequel ces filles se retrouvent à danser ainsi, dévoilant leurs parties plus si intimes que ça. Mais que font-elles, autour de ce poteau froid, dénudant leur dignité de sorte que leur corps devient un produit de consommation? Ce poteau froid ne leur refroidit-il pas l’intérieur? Elles se dandinent, sans avoir l’air de se poser de question et les spectateurs qui les observent comme des pièces de viande semblent prêts à leur bondir dessus dès qu’elles auront le dos tourné.
Sans tomber dans un discours trop féministe, il est facile de comprendre que ces femmes sont rendues des objets de satisfaction quelconque. Je me demande, tout simplement, dans quelle mesure ces filles se sont retrouvées à faire cela? Quand sortent-elles de ce monde? Peuvent-elles vraiment en sortir? Quels sont les « prérequis » pour faire cela? Comment se sentent-elles après leur « quart » de travail?
Bref, je m’inquiète tout simplement du sort de ces femmes. Je m’inquiète pour ces femmes.
Par Florence Donati