Y a quelques mois, je prenais une pause. Pour moi. Fallait que je fasse du ménage. La dernière année avait été mouvementée : nouveau travail, déménagement en région, nouveau copain, perte de repères. Fallait que je reprenne mon souffle.
C’est drôle comme le temps passe, apaise nos tourments et éclaircit certaines choses. Ma pause aura été bénéfique pour ça. Ma pause aura duré dix mois.
Aujourd’hui, j’ai eu envie de reprendre l’analogie de la montagne pour revenir sur cette pause, pour faire état d’où j’en suis.
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J’ai passé dix mois à camper sur mon belvédère. Je m’y suis arrêtée parce que j’étais seule et que mon sac à dos était lourd. J’avais besoin de me départir de certains poids qui m’empêchaient d’aller de l’avant. J’en ai pris un premier. Un deuxième, un troisième… Je ne sais pas combien j’en ai pris au final, mais je les ai pris un à un. Je les ai regardés. Y en a certains que j’ai jetés en bas très facilement. D’autres que j’ai analysés longuement. Le travail m’a fait rire, pleurer, rager…
L’autre jour, j’étais assise au campement, j’ai regardé autour, et j’ai réalisé que le gros ménage avait été fait. Y avait toujours bien quelques « gugusses » qui traînaient, mais rien pour m’empêcher d’avancer.
C’est là que j’ai senti le vent de changement. Celui qui te dit : « go, tout va bien aller ». Je le sentais venir depuis quelque temps. Sans y penser, j’ai pris mes trucs, j’ai regardé la belle vue, je l’ai remerciée, et je suis partie.
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C’est là où j’en suis au moment d’écrire ces lignes. De retour, en marche, sur mon chemin. Je n’ai aucune idée de ce qui m’attend, ni de la nature du vent de changement que je suis en train de suivre. J’ai décidé de le suivre. C’est tout. Des fois, on ne peut pas expliquer pourquoi on fait les choses. On sent qu’on doit les faire. C’est tout.
Je n’ai aucune idée de l’allure de ma route, ni de sa longueur. Tout ce que je sais, c’est que j’ai pris la direction de ceux que j’aime. Ils sont mon étoile du Nord et, je l’espère, ma destination.
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