Mes quatre derniers étés se sont résumés à travailler au camp de jour, côtoyer des enfants, jouer dans l’eau, improviser des activités, jouer des personnages plus loufoques les uns que les autres et travailler avec des gens merveilleux qui, le temps d’un été, devenaient ma seconde famille.
Le camp de jour, c’est l’endroit où j’ai appris à me connaître, où j’ai été challengée sans arrêt, où je me suis réalisée, tant du point de vue personnel que professionnel.
Mais cet été, je ne travaillerai pas au camp.
Cet été, et pour un cinquième été consécutif, j’aurais préféré être là à chanter, jouer, courir, nager, (intervenir) et encore chanter. J’aurais préféré me réveiller tôt à tous les matins pour aller faire un travail que j’aime.
Malheureusement, la vie en a décidé autrement et a mis d’autres défis sur ma route.
La vie au camp n’est pas toujours rose et même que, parfois, elle est loin de l’être. Toutefois, ce qui me donnait envie de me lever à chaque matin pour cette job – et qui me donne encore le goût aujourd’hui, ça reste inexplicable. Je ne saurais dire si c’est l’énergie, les enfants, le soleil, les animateurs, les déguisements ou un peu tout ça… Mais pour moi, le camp de jour est synonyme de plaisir enivrant et de découvertes incroyables.
Je ne pensais pas devoir prendre ma « retraite » de sitôt. Même si mon corps n’est plus là, dans le gymnase à jouer à Pac-Man ou à la tag chocolat, dans la piscine à faire des concours de bombes ou à jouer à Marco Polo, dans le parc à jouer à fish-fish, devant un groupe à expliquer un jeu, avertir Louis, surveiller Mia, ramasser du matériel et chanter (multitasking at its finest), dans le local de pluie à animer un match de loup-garou (et savoir que la moitié des enfants trichent) … Ça reste là que j’ai envie d’être. Même après cinq étés.
Faire son deuil d’un travail où j’avais l’impression d’avoir encore beaucoup de choses à accomplir, ce n’est pas évident. Mais je garde en mémoire des moments inoubliables qui auront marqué la personne que je suis et que je deviens.
Source de la couverture : Facebook du camp de jour Kéno