Je hais ça attendre. Je déteste l’attente, je méprise l’attente, je maudis l’attente.
Il y a deux sortes d’attente. Il y a la prévisible, plate et quotidienne. Du genre trois minutes pour le popcorn dans le micro-ondes, une minute au feu rouge, cinq jours pour la fin de semaine. On attend pour des choses qui sont certaines d’arriver, même si la terre arrête de tourner.
Mais l’autre sorte d’attente, c’est celle que je déteste le plus. Quand tu attends pendant des heures, des jours et même des années sans même savoir si tu attends après quelque chose qui va se passer pour vrai.
Attendre après la job de rêve, après l’homme parfait, après de bonnes notes, après le bonheur, après notre vie rêvée, celle que l’on désire depuis qu’on a dix ou douze ans. Des fois, j’aimerais ça qu’on sache d’avance dans combien de temps ce qu’on attend va arriver. Du style Phénomène Raven. Genre okay, le 23 mai 2019, ça va être la plus belle journée de ta vie; tu vas avoir ta job de rêve le 9 février 2021 pis ton premier enfant le 1er juin 2023.
Parce qu’attendre après quelque chose qui n’arrivera peut-être pas, c’est plate. C’est décourageant, des fois, de mettre tant d’efforts pour atteindre notre but sans même savoir si on va être capable. Si ce qu’on désire tant va arriver.
J’ai compris quelque chose cette semaine. Quand, après des jours d’attente, de recherches et d’entrevues, j’ai enfin trouvé mon stage de rêve. J’ai compris que tout le monde avait raison quand ils me disaient « Arrête de te décourager, ça va débloquer à m’ment d’né ». Ils avaient raison. J’ai attendu, c’était long et c’était d’la marde, mais ça a débloqué. C’est arrivé. J’ai atteint mon but.
Je déteste l’attente. Mais c’est un processus obligatoire. Elle peut mener à de bien belles choses pour lesquelles on a travaillé fort. Des fois c’est ben ben long et plate avant que ça devienne ben ben l’fun.
Mais je hais encore attendre trois minutes pour mon popcorn.
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