J’ai rêvé de nuits d’été, chaudes, de nos peaux humides, avec pour seul bruit les grillons et nos respirations.
J’ai rêvé de jours d’automne pluvieux, collés devant la télé, à boire du thé et à manger de la pizza.
J’ai rêvé de gros flocons paresseux s’accumulant sur les rebords des fenêtres, comme nous qui s’enfonçons encore plus dans les draps, nonchalants et amoureux, pour oublier le froid de l’hiver.
J’ai rêvé de draps sur le gazon, de nos têtes appuyées et de nos yeux qui voient les bourgeons éclore au printemps, parce qu’on oublie le temps ensemble.
J’ai aussi rêvé de nos rires, de nos délires, de nos discussions, de nos p’tites argumentations, de ce lien, de cette chaîne, de cette union entre nos deux cerveaux. De cette cohérence mentale entre deux têtes – pas une copie, mais plutôt une harmonie, qui fait exploser les neurotransmetteurs. Un corps, une intelligence émotionnelle, une culture, un regard. Tout.
J’ai rêvé de nos mains qui se tiennent en marchant, qui se cherchent dans nos demi-sommeils, qui se frôlent un peu trop souvent.
J’ai rêvé de mots qui, par leur empathie, me réchaufferaient et feraient fondre la glace.
J’ai rêvé de connaissances qui m’enflammeraient et me feraient frissonner en même temps.
J’ai rêvé d’un regard si intime qu’il me pénètre au fond des os. D’un regard si tendre qu’il me fait rougir. D’un regard si indéchiffrable qu’il me fait vaciller.
J’ai rêvé de ta main sur ma nuque, de tes doigts qui glissent le long de mes épaules, qui caressent ma clavicule, comme si l’on me récitait un poème.
J’ai rêvé de cette égalité, dans un quotidien inégal.
Il n’y a pas d’idéal, ni de modèle parfait, comme dans les contes. On le sait déjà, ça. Et heureusement, parce que le monde serait moche, terne, avec un niveau d’insignifiance profondément élevé. Y’a des personnes belles, qui brillent, qui ont des étoiles dans le corps et des constellations plein la tête.
Ça existe encore, l’amour.
Par Marylène Kirouac
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