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Je ne sais pas, pis j’aime ça.

Y’a quelques années, si quelqu’un m’avait posé une question à laquelle je n’avais pas la réponse, j’aurais commencé à avoir les mains moites, mon corps se serait mis en mode survie et je me serais sentie humiliée. À cette époque, y’avait rien de pire pour moi que de ne pas savoir. J’aurais inventé une excuse, un mensonge, utilisé une stratégie quelconque pour me sortir de l’embarras que je ressentais du fait de ne pas savoir.

Jusqu’au jour où mon beau-père m’a demandé ce que ça pouvait bien faire aux autres si je ne savais pas. Y’a de ces questions banales des fois qui résonnent comme une tonne de briques. C’est vrai. Au final, « quessé » ça pouvait bien faire que je n’aie pas la réponse à une question?

Alors j’ai commencé à répondre simplement « je ne sais pas ».

  • Qui est l’inventeur de l’aspirateur?
  • Je ne sais pas.
  • Quels sont les grands principes de physique?
  • Je ne sais pas.
  • Qui a écrit « Les fleurs du mal »?
  • Je ne sais pas.
  • Penses-tu qu’on devrait se laisser?
  • Je ne sais pas.
  • Que veux-tu faire dans la vie?
  • Je ne sais pas.

Petit à petit, j’ai réalisé que le fait d’avouer que je ne savais pas me faisait le plus grand bien et que plus je le disais, plus ça devenait facile de le dire. Je dis pas que je ne me suis pas heurtée à quelques personnes dont l’expression faciale frôlait quasi le dégoût suite à mon « je ne sais pas » (expression que j’utilisais aussi sans doute avant de m’exercer à dire que je ne savais pas). Mais j’ai aussi fait la rencontre de personnes dont l’expression faciale traduisait un « je te comprends, je suis dans le même bateau ». Et mieux encore, je suis devenue cette personne qui comprend celles qui ne savent pas.

Bon. Mettons toutefois quelque chose au clair. Je n’aime pas toujours ça de ne pas savoir. Dans les domaines plus « théoriques », genre culture générale, je m’en fous de ne pas savoir. J’ai aucun problème à ne pas être au courant de tout ce qui se passe dans le monde et de tout ce qui s’est fait dans tous les domaines. Mais j’ai encore de la difficulté à négocier avec les « je ne sais pas » d’ordre existentiel. Je ne sais pas ce qui s’en vient dans ma vie. C’est un fait existentiel qui me fout la trouille par bouts. Sauf que là aussi, je commence à aimer le fait de ne pas savoir.

Je ne sais pas ce qui s’en vient

Quand je pense à ça, je suis souvent partagée entre deux réactions (souvent déterminées par le fait que j’aie bien dormi ou pas). Soit je suis calme, détendue, aimante et pleine de bonne volonté, soit la folle du logis revient dans ma tête avec aucune autre intention que de me mêler pis de faire de moi une personne désagréable. C’est quand même flippant, l’inconnu!

La bonne nouvelle, c’est que la première réaction est celle qui revient le plus souvent et que mes passes de control freak s’amenuisent. Je sais qu’elles vont revenir, mais je suis plus apte à m’attraper en flagrant délit et à accepter que c’est OK d’être « insécure » par bouts. Dans ce temps-là, j’essaie de me rappeler la question de mon beau-père : « quessé ça fait si tu sais pas? ». Pis d’un coup, je me sens plus légère.

Du coup, à toi aussi, Crep’ qui sait pas pis qui stresse parfois, « quessé ça fait si tu sais pas? ».

 

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