2018 vient de s’installer au poste et paraît que c’est le moment de penser à ce qu’on voudrait changer ou améliorer, à ce dont on voudrait se débarrasser.
Moi, j’ai décidé de me séparer. Me séparer d’un amour de longue date. Me séparer du confort pis de la sécurité.
Me séparer de ma bonne vieille peur.
Je l’aime pourtant.
On me la reproche tout le temps… Mais, pour moi, elle a toujours été une alliée, une amie.
Grâce à elle, j’ai évité ben des situations, j’ai anticipé beaucoup de choses et j’ai toujours eu des longueurs d’avance. Elle m’a permis de me préparer à des choses avant même qu’elles n’arrivent. Elle a toujours été de mon côté.
Mais là, on s’en vient à l’aise un peu trop à mon goût.
On prend un break pour mieux se retrouver plus tard. Pour mieux s’aimer, j’imagine.
J’ai envie de me rappeler ce que j’étais quand je marchais seule, sans elle. On n’est pus au même rythme, j’ai besoin de m’entraîner pour qu’on puisse remarcher côte à côte.
Je me rends compte que pour l’instant, elle et moi, on ne se convient plus.
Qu’en réalité, je n’ai plus envie de dire que tu roules peut-être un peu vite. Ni même de vérifier l’itinéraire avant de prendre le volant. Je pense même plus à vérifier les portes avant de partir. J’ai oublié plein de choses par manque de volonté de vérifier si j’avais tout. Je ne veux plus dire que ce qu’on fait, c’est pas une bonne idée. Encore moins que je devrais vraiment me coucher parce que je dois être debout très tôt demain. J’ai pas envie qu’on parle d’à quel point on serait pas censés être là.
Pis parle-moé même pas d’être gênée de rencontrer du nouveau monde.
Je décide de perdre pied pis de le laisser s’envoler, ce pied qui reste toujours ancré à terre. J’ai envie de voir ce que ça ferait si je me permettais d’y aller rapidement, sans me retenir. Si je me débarrassais de mon éternel « petit à petit ».
Si j’abandonnais ma longueur d’avance pour reculer au retard.
J’ai envie de voir jusqu’où je peux me rendre les yeux bandés. Jusqu’où je peux avancer les lacets détachés. Jusqu’à quel point je peux couler sans bouée.
Jouer avec le feu pis me laisser brûler un peu.
Partir sans carte. Me baigner dans les grands courants.
Sortir marcher en hiver avec les cheveux mouillés…
Ma vieille chum, j’abandonne.
Pour 2018, j’nous souhaite de prendre la canisse de gaz pis de la vider au complet sur le feu.
On est-tu game?
Photo de couverture : Source