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Je m’épuise à me comparer

J’halète, le souffle épuisé à force de me rentrer le ventre. À force de vouloir dissimuler mes imperfections. Je cesse d’être une femme, et je fulmine, déçue de mes comportements enfantins.

Je m’épuise à comparer mon corps, incessamment. Inconsciemment.

À l’épicerie, sur la piste cyclable, à la plage. Au gym, au parc, au travail.

Je m’épuise à comparer la nourriture que j’achète, incessamment. Inconsciemment.

À l’épicerie, à l’école, à la plage. Au resto, au parc, au travail.

À l’adolescence, mon corps était mon démon. Ses cris militaires ne cessaient de piétiner ma vigueur. Je supportais son poids, les épaules voûtées, les yeux vidés.

Aujourd’hui encore, l’écho de sa rigueur me percute toujours, incessamment. Inconsciemment.

Je tente de le faire taire. Je tente de me boucher les oreilles. Mais son odeur de pourriture s’infiltre dans ma peau. Elle coule dans mes veines. Elle détruit ma féminité. Ma force.

Elle détruit ma force qui me permet d’admirer ceux qui réussissent mieux que moi dans les domaines qui m’interpellent.

Je m’épuise à comparer les mots qui coulent de la plume d’autrui. Leur finesse, leur délicatesse.

À la pourriture de mon odeur, leur poésie meurt.

Je m’épuise à comparer l’art qui nait des mains d’autrui. Sa beauté, sa charge.

À la pourriture de mon odeur, son histoire meurt.

La quête du succès, de la perfection me vole mon souffle. Je suis en constante compétition avec moi-même. J’étais un enfant au succès facile, aux résultats scolaires excellents. Il est difficile d’accepter la descente alors que l’excellence nous a suivis toutes ces années. Elle a fini par me définir. Sans les bonnes notes, je ne sais plus qui je suis.

Tout ce que je sais, c’est que je veux redevenir une femme. Forte. Féminine.

Qui reconnaît le talent d’autrui, les efforts déployés.

Qui les admire.

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