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J’aime pas le yoga

Lancez-moi vos pierres. Conspuez-moi. Méprisez-moi. Mais moi, après l’avoir essayé, j’en arrive à cette conclusion : j’aime.pas.le.yoga.

Je dis pas que c’est mal, que c’est mauvais ou que vous ne devez pas en faire.

Je dis juste qu’à titre personnel, je n’ai pas atteint l’orgasme spirituel promis.

Je n’ai pas mouillé de bonheur dans mon moi-même durant les séances.

Je ne suis pas sortie de chacun des cours avec une aura de bonté et de détente contagieux qui ranime les mourants et fait sourire les enfants.

Désolée, on m’en avait tellement dit du bien, que j’en ai été, pour le moins, déçue.

C’est vrai, j’en ai fait durant quatre mois seulement. Ma professeure était excellente, le groupe zizouzène à zouhait. C’est moi qui jurais dans le décor, dans l’ambiance, dans l’harmonie de leurs chakras je pense.

Je me suis sentie complexée, prise du syndrome de l’imposteur : moi, fille éparpillée depuis toujours dans dix millions de projets, qui a tellement de tics nerveux la nuit que j’en empêche mon chum de dormir, qui néglige toujours sa santé parce que les légumes verts ne rentrent pas (encore) dans mon agenda, je ne peux pas avoir ma place dans un groupe qui est déjà – il faut le dire – fidèle à la cause yogi!

En effet, j’appartenais à un groupe très assidu. Chacun qui faisait tous ses tits exercices à la maison, avait son tit tapis, ses tits mots magiques dans la langue que j’ai oublié c’était laquelle, qui respirait par juste une narine quand la prof disait que c’était ça qu’il fallait faire, ou par la langue enroulée comme une tranche de baloney sans avoir peur du ridicule, et qui faisait la chaise ou le palmier sans j.a.m.a.i.s. avoir l’air de suer ou de souffrir.

Tous des élèves modèles, quoi.

Moi, j’étais le cancre au milieu. Pourtant, j’étais nettement plus jeune que les autres (majoritairement à la retraite ou au dernier trimestre de leur grossesse – groupe pour les nuls ou en vacances, donc), mais toutes et tous étaient plus en forme que moi : j’étais le nœud qui voulait pas se dénouer, la corde qui arrivait pas à se lier et à se délier au rythme de leur humanité.

Parce que s’cuse, on était rendu à la fin à faire du réseautage mental avec le reste du monde pour lui souhaiter tout plein d’amour et de paix, t’sais… Je suis accro à Facebook dans’vie, mais le réseau sôcial du mental, j’ai jamais pu en pogner la connexion.

Moi, je me sentais plutôt replongée dans mes traumatismes de primaire-secondaire-cégep : les cours d’éducation physique qui, quand ils ne se résumaient pas à me laisser attendre humiliée assise sur le banc le temps qu’on me fasse bien comprendre que j’étais poche et que personne ne voulait jouer avec moi, me faisaient parfois perdre connaissance et voir des points noirs tant l’effort physique qui m’était demandé s’apparentait, pour mon anatomie, à de la torture; j’ai d’ailleurs toujours considéré les bootcamps comme une forme à la mode de masochisme et le diction « Un esprit sain dans un corps sain » comme une insulte à mon intelligence…

C’est sûr : mon maximum de souplesse est celui atteint par un plat Tupperware surchauffé au micro-ondes. C’est pas naturel pour moi, de plier. Ça fait mal, et quand mon dos ne veut plus coopérer, il bloque; non mais, je vais tellement finir recroquevillée en position fœtale quand je vais être vieille!

Et si tout le monde est à l’aise assis en indien sur son tit tapis ou sur son tit banc, moi ça me prenait une chaise. J’ai des fesses grasses de bourgeouèse! Sinon, j’étais pas du tout à l’aise.

Et épileptique très sujette aux migraines, fallait pas que je descende ma tête trop bas, ordre de la prof, alors je me sentais l’air détendu d’une paraplégique qui se faisait « watcher » par du troisième âge super entraîné! Joie!

En bref, si on me demande si le yoga c’est bien, je dirai qu’il faut l’essayer pour savoir si ça nous convient.

Moi, j’ai ma réponse.

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