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On sent une tendance dans la population. Je ne saurais dire si elle est nouvelle ou si elle a toujours été là, mais il reste que je suis convaincu que l’achat local préoccupe une majorité de la population. Je suis de ceux qui y croient et qui essayent de le pratiquer. Ma façon d’y contribuer? Je suis un adepte des marchés publics. J’adore y aller. Ces endroits et espaces où les producteurs et l’artisans s’entassent pour vendre leurs produits. Le fruit de dur labeur. Ils en sont fiers et c’est plaisant d’encourager cette fierté. De plus, on injecte des sous directement dans l’économie. Une belle façon de contribuer à l’achat local.
J’adore faire les marchés parce que j’éprouve un plaisir à faire mon épicerie. En fait, la simple idée de choisir les aliments que je mangerai et ceux qui feront la recette que je veux préparer me plaît beaucoup. Choisir la couleur des poivrons. Tâter les avocats. Choisir une pièce de viande pour le grill. Personnellement, je trouve ça excitant parce que j’aime bien cuisiner. C’est une manière d’exprimer ma créativité. Donc, faire mes courses est le moyen de choisir « le matériel » dont j’aurai besoin pour l’exprimer. Tout simplement. Ça me pousse à aller à l’épicerie et dans les marchés. Admirer les couleurs des fruits et légumes. Sentir l’odeur du bon pain frais ou des pâtisseries en pleine confection. De consulter le fromager pour goûter à de nouvelles sortes de fromage. Le sentiment de prendre le temps (eh oui, j’y reviens encore), prendre ce temps pour choisir fait en sorte que je vais aussi prendre le temps de cuisiner: j’y mets le plus d’attention et le plus d’amour possible. C’est une roue qui tourne dans mon cas. Mon amour des marchés fait partie de cette roue. Pendant que la tendance des boîtes de repas déjà préparés prend de l’ampleur (pour sauver du temps, notamment), ma tendance personnelle est complètement opposée à celle-ci.
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Outre mon amour de la bouffe, je crois beaucoup à l’économie locale. Faire ses courses au marché public est une belle façon d’y contribuer. La raison est fort simple: on fait affaire directement avec l’artisan ou le producteur. On peut lui parler. Lui demander ses méthodes de production. Les variétés. En fait, on peut lui poser des questions, et ils se font généralement plaisir nous répondre. En même temps, on peut sentir la fierté qu’ils ont d’être producteurs ou artisans. Acheter leurs produits est une façon de les récompenser pour le travail accompli. Puis, quand on pose ce geste, l’argent va directement dans la poche du producteur sans intermédiaire. Autrement dit, il n’y a pas une autre entreprise ou personne qui s’enrichit sur leur dos. Bien que la production de masse soit nécessaire pour avoir des produits l’année durant, c’est ma façon de contribuer aux plus petits producteurs. Parce qu’ils et elles le méritent amplement. Puis, on va se le dire, c’est souvent meilleur. On salive tous devant des bonnes fraises de l’Île d’Orléans, les bleuets du Lac-St-Jean ou les gourganes de Charlevoix, etc.
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Je me doute qu’un choix semblable peut paraître prétentieux. Je suis pleinement conscient que ce n’est pas toutes les familles ou tous les gens qui peuvent se permettre de faire les emplettes dans les marchés. Le dollar, dépendant des situations familiales, est souvent très précieux. C’est évident qu’acheter une brique de fromage frais à 8$, quand tu peux en avoir deux pour le même prix dans les aubaines hebdomadaires, ça fait réfléchir. C’est normal. On ne peut pas blâmer les gens pour ça. Les priorités sont différentes. En revanche, j’encourage les gens à consommer auprès des petits producteurs si leur situation le permette. Ce que je veux dire, c’est que à prix égal ou moindre, achetez du Québec. Comme l’ail, par exemple. La majorité de l’ail qu’on achète à l’épicerie provient de Chine. Au même prix, souvent, on peut avoir de l’ail du Québec qui est plus goûteux et se conserve mieux. Pourquoi ne pas le prendre ici, alors? Ce sont des choix comme celui-ci qui peuvent faire la différence dans le futur des producteurs d’ici.
Je constate qu’il y a une multiplication des marchés publics depuis quelques années. Chaque région ou localité a le sien, peu importe la taille qu’il prend ou la grosseur de la région. Parce que le terroir est riche et qu’il mérite d’être découvert. Quoi de mieux que de le découvrir à travers ces marchés.
Par Mathieu Belley
Révisé par Amélie Carrier