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J’ai pas d’amis

Je connais ben du monde. Je côtoie quelques personnes plus régulièrement. Je connais aussi une fille que je ne vois presque jamais, mais qui tient une place particulière dans mon cœur. Certaines personnes sont aussi considérées comme très importantes pour moi. Je pense entre autres à ma collègue que j’adore et que je vois parfois plus souvent que mon chum dans une semaine. J’ai aussi des cousines éloignées que j’adore, même si on se voit juste 2-3 fois par année pour des soupers de girls.

Mais j’ai pas d’amis. Dit comme ça, ça peut paraître cruel pour ceux qui me considèrent comme leur amie. Pour ces quelques personnes, je m’excuse pour cette franche et brutale déclaration. Ça veut pas dire que je ne vous aime pas ou que je ne suis pas contente de vous avoir dans ma vie. Tant mieux si vous m’aimez assez pour me considérer comme votre amie. Ça me fait vraiment plaisir!

Mais je persiste à croire que j’ai pas d’amis.

Le mot « ami » est complexe et souvent utilisé à toutes les sauces. Mais pour moi, c’est pas parce que je connais ton nom, que je te demande régulièrement comment tu vas et que je m’informe de toi que je suis ton amie.

Un VRAI ami, c’est quelqu’un que tu peux appeler dans n’importe quelle situation ou qui est prêt à t’aider à tout moment si tu as besoin de lui… Dans la mesure du possible évidemment. Je ne parle pas d’un ami qui va te donner un rein à tout prix ou prendre ta place en prison en cas de besoin. Je parle de l’ami qui va venir t’aider à déménager, de l’amie qui va te dire que tu es belle même si tu te sens comme de la marde ou encore mieux de l’ami qui va mettre en suspens tout ce qu’il était en train de faire, juste pour te laisser te vider le cœur en cas de panique ou de situation ingérable en solo.

OK, je vais peut-être toujours me trouver 2-3 paires de bras pour venir m’aider à défaire mes cartons. Et souvent, je déverse ma colère ou mes états d’âme sur certaines personnes qui ont manifestement envie de m’écouter et de me rassurer. Mais une amie que je me sentirais assez à l’aise d’appeler en pleine nuit en cas de mesure extrême, non.

Donc, je continue de penser que j’ai pas d’amis.

OK, est-ce que ça fait moins mélodramatique si je reformule en disant : « je n’ai pas de VÉRITABLES amis »? (Je ne tiens pas à faire de la peine à personne.)

J’ai des connaissances.

Et j’ai plusieurs types de connaissances. Y’a celles que je vois régulièrement, qui savent pas mal de trucs à mon sujet, qui m’appellent ou me textent un gentil message à mon anniversaire ou durant les évènements importants de ma vie, mais qui ignorent la plupart de mes états d’âme et de mes problèmes. Y’a celles que je vois 2-3 fois par année, qui me souhaitent un simple « Bonne fête » sur Facebook et qui ne savent pas trop ce qu’il se passe dans mon quotidien. Y’a aussi celles avec qui j’ai vécu des moments drôles et originaux. T’sais celles qui réapparaissent toujours à des moments inattendus pour créer d’autres souvenirs, pour ensuite les reperdre de vue pour quelque temps?

D’aussi loin que je me souvienne, dans mon enfance, ça a toujours été difficile pour moi le concept de l’amitié. J’étais toujours la fille pas rapport de la gang, pis ça, c’est quand y’avait une gang. Des fois, j’avais juste une amie. Des fois, une gang de filles cool me faisaient de l’œil et me demandaient de les joindre. Deux semaines plus tard, cette même gang me donnait mon 4 % pour des raisons que, parfois, je mettais un autre deux semaines à comprendre. Et je retournais bredouille vers l’amie que j’avais moi aussi laissé tomber pour rejoindre la gang. Pis je me sentais vraiment coupable de la prendre comme bouche-trou ou comme plan B.

Au secondaire, même chose. Je passais parfois mes heures de dîner dans les toilettes, à la bibliothèque à lire (même pas à étudier) ou au resto du coin pour ne pas montrer que j’étais une reject pathétique. J’ai gradué entourée de quelques filles, que j’ai vite perdues de vue quand je me suis retrouvée au cégep. Par la suite, j’ai vécu des moments uniques, avec des personnes précises, qui seront à jamais associées à ces épisodes de ma vie. Des épisodes heureux, comme des épisodes catastrophiques ou tristes.

Puis, j’ai rencontré l’homme de ma vie. Lui non plus n’avait pas vraiment de véritables amis. C’est un autre de nos points en commun. On a bien fait quelques tentatives de soupers de couples avec des connaissances… Parfois très réussis, mais la plupart du temps sans retour d’appel ou d’invitation à remettre ça. Il faut dire qu’on n’a pas rappelé ben ben souvent nous non plus.

C’était quoi notre problème? Incompatibilité de caractère? On est peut-être trop bizarres? On n’a pas grand-chose d’intéressant à raconter? On vit dans une maison mobile? On a fait des choix de vie qui offusquent ou dérangent? On a tous des vies de fous, et on choisit l’excuse facile qu’il est difficile de satisfaire les horaires de tout le monde pour arriver à se voir? Peut‑être que c’est simplement notre face qui leur revient pas. Après toutes ces années, on a arrêté de s’en faire avec ça.

Des amis, on en voudrait parfois, mais pas à n’importe quel prix.

Alors, on vit notre vie pis on n’attend pas après personne pour être heureux.

Tu es entouré d’amis? Tant mieux pour toi.

Tu es entouré de connaissances? C’est bien aussi.

L’important, c’est d’être bien entouré.

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