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J'ai médité et j'ai aimé ça

Salut, le Crépu!

Avant d’entrer dans le vif du sujet, faut vraiment que je te raconte quelque chose.

Faut que je te dise qu’il y a quelques années, j’ai lu le livre « Mange, prie, aime » pis je l’ai pas aimé. Je trouvais qu’Elizabeth se cherchait, se posait trop de questions pis, en plus, elle méditait, ce qui équivalait pour moi au comble de la perte de temps. À l’époque, je tenais loin de moi toute chose qui me semblait trop spirituelle. Je voulais pas déranger ma vie rangée et contrôlée.

Un beau jour, même si j’avais tout fait pour éviter ça, j’ai commencé à me poser des questions, à remettre en doute certaines conceptions de la vie et de ma personne que j’avais. Sauf que, pour une fille qui, jusque-là, avait fait du refoulement d’émotions son mécanisme de défense par excellence, je venais de me faire prendre à mon jeu, parce que faire face à mes émotions, ça voulait dire que je devais aussi faire face à tous les mécanismes que j’avais mis en place pour pas les vivre : le déni, la culpabilité, la victimisation, le contrôle… Et ça, Crep’, c’est loin d’être facile. Une défense bien rodée, crois-moi que ça fait bien sa job pis que c’est bin réfractaire au changement. Et c’est là que la guerre commence. Toi, tu veux vivre, tu veux passer à l’action, mais t’as toute ton armée mentale qui est ben forte sur la défensive pis qui réfrène tes ardeurs. Tu deviens anxieux parce que tu luttes pour le changement, tu penses tout le temps – pour ne pas dire tout le temps – pis t’es fatigué, tu aimerais voir clair dans tout ce qui se passe dans ta tête…

C’est pas mal à ce moment-là que je me suis tournée vers les techniques de relaxation. Je me souviens d’être allée voir une thérapeute en la suppliant de m’aider à arrêter de penser parce que ça me fatiguait trop et elle m’avait dit « first comes the breathing, then comes the thinking »… Je te raconte pas à quel point j’avais été insultée par sa réplique. Ça se pouvait tellement pas que la réponse à mon problème se trouve dans quelque chose qui me paraissait tellement irrationnel. Et aujourd’hui, je suis obligée de dire qu’elle avait raison.

Y’a pas si longtemps, j’ai regardé « Mange, prie, aime » de nouveau et j’ai pleuré comme une Madeleine. Non seulement j’ai pleuré, mais je me suis surprise à me demander ce que ça faisait de méditer. Nous voilà rendus dans le vif du sujet (j’ai toujours aimé mettre la table longuement).

Je suis allée m’acheter un livre sur la pleine conscience – je dois absolument souligner que je souris à l’idée que jamais dans 100 ans je me serais vue écrire un billet de blogue là-dessus y’a quelques années –, je l’ai lu, et je me suis mise à méditer, quand-même avec un brin de scepticisme. Mais là, faut que je t’avoue que, de ce que j’en ai expérimenté, j’ai pas mal aimé ça et ça m’a calmée la madame sur un temps.

Il faut dire aussi que l’auteur du livre m’a convaincue d’essayer grâce à quelques-uns de ses propos. D’entrée de jeu, il te dit d’oublier ta conception de la personne qui médite en faisant des « mmm, mmm » pis qui pense à rien. Il te rassure en affirmant que c’est impossible de penser à rien (inutile de te dire que j’ai tout de suite aimé ce que j’ai lu) et il te propose simplement de t’asseoir avec le dos droit (ou de te mettre dans toute position que tu trouves confortable), de te concentrer sur ton souffle (ton souffle naturel…pas une respiration que tu forces) et de laisser venir toutes tes pensées à toi, sans les juger. Quand ça redevient chaotique, tu te concentres à nouveau sur ton souffle.

À ce moment-là, j’ai réalisé qu’une pensée que tu laisses venir à toi, sans la bloquer par tes mécanismes de défense, fait tout simplement son chemin et finit par partir comme elle est venue. Au final, ça te calme, parce que l’évidence ressort par elle-même et te paraît alors si simple.

C’est là où j’en suis dans mon expérience méditative. Loin de moi l’idée de détenir la vérité absolue et l’expérience en la matière, mais je m’adresse à toi, Crépu curieux mais sceptique : au pire, c’est pas pour moi, mais ça t’aura fait rien qu’un peu de bien.

Pour toute question plus précise, je te conseille d’aller consulter « Où tu vas, tu es » de Jon Kabat-Zinn et de faire tiens les éléments que t’aimes. Il va mieux t’expliquer que moi, mais je te souhaite que ça t’apaise. Ne serait-ce que trente secondes. Ce sera déjà ça de gagné.

À plus, le Crep! Fais attention à toi. Mange, aime pis médite là-dessus!

Photo de couverture : source

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