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J’ai envie de sacrer mon camp

J’ai envie de partir à l’aventure. J’ai envie de m’égarer dans des beaux paysages. J’ai envie de ne pas comprendre la langue dans laquelle je commande mon souper. Pis de ne pas savoir ce que je vais manger au bout du compte. J’ai envie de mettre toutes mes petites affaires dans un baluchon, sur mon épaule, pis de faire du pouce. De regarder la route qui sillonne le nouveau monde qui s’en vient.

Je ne veux pas savoir où je serai demain matin, j’ai même pas envie que le lendemain existe dans le fond. Juste vivre chaque seconde, une après l’autre, comme elles viennent. Je veux connaître l’aventure, je ne veux pas connaître mon avenir.

J’ai envie de sacrer mon camp ailleurs. De ne plus rien comprendre, ne plus avoir de repères. D’être toute seule avec moi-même, d’apprendre à savoir qui je suis devenue et qui je serai.

Je meurs d’une liberté inavouée qui n’arrivera jamais. De détacher les liens de mes poignets. De ressentir l’abandon de soi-même, d’entendre siler le silence dans ma tête.

Le confort me tue, tranquillement, me rend molle de l’esprit et m’empêche d’avancer. Le confort m’a donné la peur du vide. Mais c’est ce vide qui me fera me découvrir.

Je veux sacrer mon camp et ne plus jamais avoir de chez moi. Ne plus connaître le confort de mon oreiller, ne plus écouter la télé.

J’ai envie d’un fu*k off de tout.

De ne plus reconnaître les odeurs et les saveurs. De remettre ma vie à un inconnu sur une moto et que le vent me frappe si fort au visage que je ne puisse ouvrir un œil.

Laissez-moi découvrir le monde qui m’entoure, sans jugement, laissez-moi faire. Laissez-moi m’en aller et ne revenir que quand je saurai que ce sera le temps. Ou peut-être ne jamais revenir.

Laissez-moi rire aux éclats, mais ailleurs, laissez-moi aller comme si je n’existais pas. Finalement, arrêtez de me faire exister. Ne vous inquiétez plus, je serai libre et bien, libre et douce. La vie m’apportera où elle doit le faire. Que le souffle me porte ailleurs, à une place… je ne sais pas, que je ne saurai jamais.

Apportez-moi… laissez-moi la liberté.

Source photo de couverture

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