Je suis dans cet endroit d’un blanc immaculé.
Je n’y distingue rien, pas le moindre mur ni un semblant de plancher, rien.
Le vide total.
Tout est calme et serein, le temps n’existe pas et les nuits sont absentes. Tout est figé, rien ne sait comment exister, sauf moi.
Je suis là debout dans cette blancheur quasi aveuglante.
Je ne sais pas où je me trouve mais j’ai le cœur léger. L’environnement est réconfortant. La vie est douce.
L’endroit dégage le confort.
À cet instant, je suis bien.
Mais il fallait bien qu’il arrive sans crier gare, ce déferlement de noir. Il est plus noir que l’ombre. Tellement épais qu’il coupe toute lumière.
Il se déplace avec une aisance et une lenteur déconcertantes.
Il se dépose tel le monde sur mes épaules, m’empoigne le coeur et m’engouffre dans sa débordante anxiété. Il a le goût du désespoir, de la fin sans issue.
Il m’empêche de respirer et ne m’offre d’autre choix que de me laisser avaler par lui.
J’essaie tant bien que mal de le repousser afin de pouvoir respirer à nouveau, mais il absorbe l’espace. Il efface toute la blancheur m’imposant alors de lui accorder toute mon attention. Je le sens lourd sur moi, il m’écrase, me broie. Il ne veut pas que je m’en sorte.
Il prend plaisir de me voir atterrée ainsi.
J’essaie tant bien que mal de me relever mais rien à faire, il est beaucoup trop lourd. Mon pouls s’accélère. Ma poitrine est douloureuse.
Puis, cette sensation de suffocation m’envahit.
Il fait taire toute la douceur et tout le réconfort de l’endroit. Il se nourrit de mon mal-être.
Il aime me voir souffrir.
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Par Emilie Helik-Deschênes
Marie-Ève Joseph
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