– « D’où tu viens? »
– « De l’utérus de ma mère »
– « Je me sens ici chez moi quand je chante un rigodon et que TOUT le monde me répond. »
– « Je m’ennuie de chez moi quand je ne trouve pas les ingrédients pour faire une recette de ma maman. »
ICI m’a fait rire, froncer les sourcils et m’a pincé le cœur. « Immigrante et fille d’immigrants » est l’une des phrases qui ont résonné en moi durant la soirée du 29 mai dernier, première de la pièce au théâtre La Bordée de Québec. ICI est tour à tour un hommage au Québec et aux Québécois et un hommage à la force des gens qui s’arrachent à leur pays d’origine par choix; pour étudier, pour explorer, par amour… ou par obligation; pour échapper à la guerre, à la pauvreté, à la torture.
Présentée dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec, la pièce a été coécrite par chacun des acteurs/personnages et ça se ressent. Des histoires intimes et touchantes, des photos de familles et des chansons envoûtantes nous transportent dans l’univers de Leïla, Charo, Carmen-Gloria, Irène, Ania, Michaël, Mélissa et Flavia.
Crédit photo : Noémie Tisserant
La mise en scène sobre de Nancy Bernier – 8 chaises, des projections murales et un plancher mappe monde illuminé – accompagnée par le violon d’Andrée Bilodeau ont suffi à habiller un texte et des acteurs magnifiques.
Du Chili à l’Angleterre, jusqu’au Brésil en passant par la Belgique avec escale en Pologne, jusqu’à Singapour, puis au Burundi pour atterrir à Québec, on voyage avec ICI. On voyage puis on se retrouve chez soi, ou pas tout à fait. Ça dépend de chacun.
La pièce, qui était présentée en deux soirées, les 29 et 30 mai, au théâtre de la rue Saint-Joseph, mériterait de voyager tout l’été de Rouyn-Noranda à Sept-Îles, en passant une fois de plus par ici.
Crédit photo : Noémie Tisserant
Merci,
Noémie Tisserant, immigrante et fille d’immigrants
Photo de couverture : source