C’est déjà la fin de l’année. Comme à l’école, les locaux de garderie vont se vider graduellement de leurs petits occupants pour laisser place à de petits nouveaux. Des enfants que l’on ne connait pas encore. Qui nous feront sourire, mais nous donneront aussi fort probablement du fil à retordre. Des enfants qui nous inquiéteront par certains de leurs comportements, mais qui finiront par nous émerveiller par leurs multiples progrès. Des enfants qui nous permettront de nous améliorer, de mieux nous connaître en tant qu’éducateur ou éducatrice. Comme leurs prédécesseurs, à qui l’on doit maintenant dire au revoir. Une partie avec laquelle j’ai encore, cinq ans plus tard, beaucoup de difficulté.
C’est pour cela que j’ai envie de m’adresser à vous, enfants adorables, tannants, têtus, ricaneurs, expressifs, affectueux, cascadeurs, qui testez nos limites sans bon sens, mais qui nous accueillez aussi avec tellement de chaleur chaque matin.
J’ai envie de vous dire que c’est un privilège de pouvoir faire partie de vos vies quotidiennement et d’être aux premières loges de vos moindres progrès. Parce que grâce à tous vos petits pas, on grandit, nous aussi. On apprend sur vous, sur nous, sur la vie qui peut nous paraître, en tant qu’adultes, si compliquée. Et, à force de vous voir réussir de la sorte, on développe une confiance en nos capacités. On se dit que nos interventions doivent être appropriées. Motivantes. En fait, jamais je n’aurais cru qu’enseigner en jouant pouvait être aussi gratifiant! C’est probablement ce qui explique pourquoi je veux toujours être meilleure que l’année précédente.
Vous êtes, souvent sans vous en rendre compte, la bouée de sauvetage de nos moments plus difficiles. Vous allégez nos journées, faites en sorte qu’elles soient occupées. Et même si elles ne sont pas toujours faciles, chose certaine, vous nous les occupez!
Vous êtes l’essence même de notre métier. Vos progrès, vos réactions spontanées le sont. Et ce, en dépit des commentaires, des conditions de travail ridicules, des coupures qui n’en finissent plus de finir.
Peu importe votre caractère, votre tempérament, votre façon de gérer vos émotions ou vos intérêts, ce qui compte, en bout de ligne, c’est que durant dix mois, on forme une grande famille. Malgré les conflits. Malgré les obstacles.
Ces lignes sont dédiées à Éloïse, Irina, Eliza, Lucas, Moussa, Henri, Aayan, Ellis, Mathis, Alexis, Pablo, André, Ève, Oxana, Julia, Sofia, Dalia, Yousseri, Alice, Stella, Liam, Emma, Tristan, Victoria, Béatrice, Léa, Nolan, Eliott et tous les autres enfants passés, présents et futurs…
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