Depuis peu, la pilule, je veux dire les pilules, à avaler passent souvent de travers et ton entourage le voit bien que ça ne va pas aussi bien qu’avant.
Depuis un petit bout, ça se voit que la pression dans ta vie continue d’être de plus en plus présente. Que ce soit au travail, où tu dois toujours de plus en plus te surpasser, prouver tes compétences ou dans le train-train quotidien qui n’arrête pas de t’essouffler un peu plus chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde.
Depuis quelque temps, tu as l’impression que ta famille et tes amis.es sont moins présents.es pour toi. Tu aimerais pouvoir faire des activités avec eux, mais à la place, tu entends des « Je n’ai pas le temps désolé… » et des « Avoir su que tu étais dans le coin, je t’aurais invité.e… ». Tu es conscient.e qu’ils ont eux aussi toutes leurs obligations, mais à l’intérieur de toi, tu te sens si seul.e, si abandonné.e par tous.
Depuis un bon moment, les blessures qui s’accumulent laissent un peu plus de grafignes sur ton petit cœur de plus en plus meurtri et sur ta joie de vivre de moins en moins présente. Tu te sens comme un REJET.
On le voit bien que tu as mal à l’âme et que tu te sens perdu.e tellement tu ne te reconnais plus. Tu doutes de toi, assez pour commencer à ne plus t’aimer malheureusement. Toi qui as mis du temps pour t’aimer à nouveau, voilà que tout le travail qui a été fait est disparu en fumée. « Je ne vaux pas la peine de… », c’est ce qui te martèle la tête.
Toi qui lis ce message, sache que tu es une personne magnifique et importante. Sache qu’il y a des gens qui sont là pour toi, même si tu as l’impression d’être seul.e au monde. Ceux et celles qui, de loin, voient bien que tu souhaites braver cette tempête, mais que la vie t’amène, à la place, une autre grosse vague qui fait vaciller ta petite barque qui est de plus en plus fragilisée.
Accroche-toi à ces personnes. De par leur écoute, leur présence, elles sauront t’aider à patcher cette barque et surtout laisse-toi te faire aider. Avec leur soutien, tu verras que tu seras capable, à ton tour, de faire le nécessaire pour aller mieux.
Je te dis ça, belle personne qui lit ce texte, car la semaine dernière se déroulait la 30e Semaine nationale de prévention du suicide. Encore aujourd’hui, trop de gens font le choix de mettre fin à leurs jours, car ils sont épuisés. Épuisés de souffrir, épuisés d’être forts
Alors toi qui lis ce texte aujourd’hui, que tu sois celui ou celle qui vit un bout rough ou qui connais une personne qui vit une période difficile, rappelle-toi que tu es important.e pour quelqu’un ou rappelle aux personnes de ton entourage combien elles comptent pour toi.
Rappelle-toi ou rappelle-leur qu’on a tous le droit de ne pas être toujours fort.e dans la vie, car devoir rester continuellement fort.e malgré l’adversité, ça peut devenir étourdissant. C’est correct aussi de se dire que ça ne va pas et de l’exprimer aux autres. On a tous le droit de montrer sa vulnérabilité et surtout, comme Aristote le disait : « être heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections. »
N’aie donc pas peur de regarder au-delà de tes imperfections, au-delà de cette force qui n’attend que toi pour prendre un break elle aussi et souffler un peu le temps que le bout rough passe et que ta barque se reconstruise pour voguer au gré du vent.
– Par Marie Hélène Bou Nader
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