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fast fashion

Ça fait quelques années maintenant que je m’efforce de manger beaucoup moins de viande et de consommer des produits sans cruauté. Je suis persuadée que (pas seulement de par ma petite personne évidemment) ça a un grand impact sur la souffrance animale, mon karma et l’environnement. Je fais attention à la quantité d’emballage que nécessitent les produits que j’achète (le Haricot magique, l’épicerie zéro déchet de mon quartier, est FA-BU-LEU-SE) et à leur provenance. Quand c’est financièrement possible, je favorise les produits locaux (mais je ne mange pas que des patates et du navet l’hiver, j’aime trop les mangues et je tiens pas à avoir le scorbut).

Je recycle, je réutilise, mais… j’aime, que dis-je, j’adore acheter des vêtements. Magasiner, pour moi, c’est une activité. Il pleut? On va magasiner! Je m’ennuie? Je vais magasiner! J’ai de la peine… (c’est ça là). Comme mon budget vêtements n’est pas illimité, je vais dans les grandes surfaces internationales à petits prix et à basse qualité. Étrangement, je trouve facilement que je n’ai rien à me mettre.

C’est quoi le rapport? Le bien-être des animaux me tient à cœur, mais celui des autres humains aussi et le fast fashion est l’un des grands responsables de l’esclavage moderne, défini ainsi par la CNN Freedom Project : « Quand une personne en contrôle complètement une autre, en usant de violence ou de menace afin de la contrôler et de l’exploiter économiquement afin qu’elle ne puisse pas partir ». On a bien vite, et moi la première, oublié les 1135 personnes décédées dans leur atelier de couture qui fournissaient plusieurs grandes marques quand le Rana Plazza s’est effondré au Bangladesh en 2013, ou les fameux appels à l’aide cousus sur les étiquettes de vêtements d’un grand magasin anglais.

Ce n’est pas tout! L’industrie de la mode est la deuxième plus polluante après les grandes pétrolières et les teintures textiles sont les plus grands polluants d’eau après l’agriculture. Les fibres synthétiques proviennent la plupart du temps de matières plastiques non biodégradables et notre besoin de renouveler constamment notre garde-robe (entre autres parce que les produits sont de très mauvaise qualité) fait de nos vieux vêtements un véritable cauchemar environnemental.

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Oui, mais si je donne mes vêtements à l’Armée du salut ou à son équivalent? C’est vraiment mieux que de les mettre à la poubelle, mais ces entreprises doivent gérer des quantités astronomiques de vêtements qui ne sont pas toujours en bon état. Une fois que le tri est fait et que les vêtements qui peuvent plaire aux consommateurs d’ici sont mis en magasin, les autres sont vendus en prix de gros, la plupart du temps en Afrique. Une fois là-bas, les vêtements usagés seront vendus dans des marchés et ceux impropres à la vente (parce que personne ne veut porter ton polo de 97 avec une tache de sauce à spag sur le devant) seront brulés à ciel ouvert et le polyester, ça brûle pas tellement proprement.

Ben là, on fait quoi? Pas obligé.e d’abandonner ta passion pour la mode et de culpabiliser sans cesse. L’idée, c’est de faire de meilleurs choix et de briser le cycle « rien à me mettre/achat impulsif qui va avec rien de ce que j’ai/vêtement mal fait qui sera laid dans trois lavages/rien à me mettre » et de trouver autre chose que la consommation pour effacer les coups de blues. Voici quelques trucs que j’ai trouvés pour satisfaire mon fix mode tout en faisant partie de la solution :

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  • On trouve son style et on arrête d’acheter des vêtements pour son soi fantasmé (genre la robe mauve à rayures que j’ai achetée il y a trois ans en essayant de me faire croire que je suis la fille qui va enfiler ça un mercredi matin).
  • On n’embarque pas dans les « saisons » de la mode actuelle. Personne n’est obligé de renouveler complètement sa garde-robe juste parce que c’est le printemps.
  • On investit dans des pièces de qualité bien coupées et on en prend soin.
  • Quand c’est financièrement possible, on privilégie les créateurs québécois. Il y en a tellement des talentueux ; c’est fini l’époque où on ne trouvait que des robes asymétriques en patchwork.
  • On achète des vêtements de seconde main de qualité et qui ont bien vieilli.
  • Quand on n’aime plus une pièce, on la fait transformer par notre couturière de quartier, on l’offre à un.e ami.e, on la revend sur un site comme Depop (ICI) ou on la donne à un organisme local qui l’offrira à une personne qui en a besoin.
  • On se questionne sur les compagnies qu’on aime. L’application Good on you (ICI) donne des informations sur  leur impact environnemental, les conditions de travail de leurs employé.e.s, leur traitement envers les animaux ainsi que des suggestions de marques similaires qui obtiennent le résultat « good » à tous ces critères.

Pour ma part, je me donne la mention « Peut mieux faire » et même si je ne voulais pas prendre de résolution cette année, je ferai mieux – pas parfait, mais mieux.

Références :

Source 1
Source 2

Source photo couverture

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