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Fanny Bloom a tout pour conquérir le cœur de nos oreilles. Un timbre de voix unique qui s’émancipe dans des univers musicaux envoûtants (Piscine et Danse, vous connaissez?). Créative, la chanteuse sait explorer ses capacités et proposer des sons accrocheurs. À l’aube des premières représentations de son nouveau spectacle, Solo – duquel découle un nouvel album qui sera mis en vente le 25 mars 2016 –, j’ai eu le plaisir de discuter avec l’artiste.
Solo est né de du désir de Fanny de se retrouver seule sur scène avec son piano. L’album donne un nouveau son à des titres de son répertoire, juxtaposant piano et voix, parfois trompette et violoncelle, créant ainsi une ambiance musicale plus adoucie et toujours fort chaleureuse.
« C’est mon album le plus personnel et le plus près de moi à ce jour, j’ai hâte de vous le faire découvrir. » – Fanny Bloom, Solo
Comment te sens-tu, si près de tes premières représentations solo et à 2 semaines de la sortie de ton nouvel album?
Je me sens bien. Ça fait longtemps qu’on veut le faire et j’ai hâte. On va bientôt combiner décor, son, instrument et éclairage. Donc en ce moment ça va bien, mais peut-être qu’en voyant tout ça, je vais capoter! Par contre, le travail a été hyper bien fait pour que ce ne soit pas trop stressant. Je suis confiante. Le spectacle est uniquement en piano-voix, j’ai pu pratiquer en masse et je suis confortable avec le tout. Il ne reste que le crémage à peaufiner!
Il y a de quoi de stressant dans le fait de se retrouver seule sur scène, mais c’est aussi inspirant parce que c’est toi qui mène la barque. Si tu veux raccourcir ou rallonger, tu peux. Tu y vas comme tu le sens. C’est le fun d’être en band, mais j’ai hâte de m’amuser solo avec cette espèce de liberté-là. Ça va tellement être prêt que ça ne me stresse pas tellement.
D’où t’es venue l’envie de reprendre ces titres déjà explorés, et pourquoi l’avoir fait avec ce type de son?
L’album compte 2 nouvelles chansons, 2 covers et des réinterprétations de titres de La Patère Rose (feu-band de Fanny avec deux gars de Misteur Valaire) et de mes deux premiers albums. C’était de prendre toutes ces chansons-là, produites à différentes époques et dans différents contextes, et de les rassembler avec un son commun. Je trouvais qu’on perdait un peu l’essence première des chansons parce qu’elles ont été extrêmement arrangées. Il y a eu un véritable travail de piano sur Blanc et je trouvais qu’on le sentait peut-être pas assez. J’avais envie de mettre l’instrument plus en lumière.
Le nouveau son permet de mieux entendre le texte, d’être plus proche du propos. On s’attarde à la matière première au lieu d’être dans un genre de tourbillon. Sur scène, on va intégrer quelques ambiances sonores et un superbe décor – d’ailleurs, on a construit une structure lumineuse qui va encadrer et mettre en valeur le piano – donc je vais me sentir entourée et ça va me permettre de me laisser aller. (Pour l’avoir vue en photos, la structure est vraiment WOW!)
As-tu un rituel d’avant-show?
Quand je peux prendre une douche – vraiment chaude –, je le fais. Ça enlève l’humidité de la journée, je repars à neuf, ça me remet en place. C’est pas toujours possible de trouver une douche dans les coulisses, mais j’adore quand ce l’est.
J’aime beaucoup, aussi, qu’il y ait de la musique calme, méditative, en background.
Et as-tu un rituel d’écriture particulier?
Je suis jamais dans l’obligation de sortir quelque chose, donc il n’y a pas vraiment d’occasion où je dois me mettre dans un mood pour écrire. Je le fais quand l’inspiration est là, quand les paroles sont sur le bord. J’aime bien composer en fin d’après-midi, début de soirée. Quand il ne fait pas froid dehors, quand il fait beau, quand on est bien. Portes et fenêtres ouvertes, piano, verre de vin et chum absent – la grosse tranquillité.
Quel est ton coup de cœur musical du moment?
J’ai découvert sur le tard Christine and the Queens, et depuis, c’est une obsession. Je suis obsédée. J’ai « slaqué » depuis une semaine, mais je pouvais mettre la chanson Saint Claude sur repeat. C’est délicieux.
Est-ce qu’il y a un enjeu de société qui te tient vraiment beaucoup à cœur?
Il y en a beaucoup, mais dans la trame de l’égalité hommes-femmes dont on parle beaucoup ces temps-ci, je trouve ça hallucinant qu’il y ait encore de l’iniquité salariale. Je comprends pas ça du tout. Ça me fait capoter. Il me semble que c’est pas compliqué; tu changes ça pis c’est tout. Comment se fait-il qu’on est encore en train de débattre là-dessus? Je trouve ça cool qu’il y ait des femmes qui se remettent sur la place publique pour rappeler que le dossier n’est pas réglé. Ça fait des années qu’on en parle et il n’y a toujours rien de concluant… Bref, il y a ceci parmi des millions d’autres enjeux qui concernent le rapport hommes-femmes.
Il y a aussi l’environnement. Je nous trouve poches! Il y en a des solutions, mais on ne prend pas les mesures. J’ai passé 10 jours à Hawaï, à Kauai, une île où ils n’en ont tout simplement pas, des sacs de plastique. Ils utilisent beaucoup l’énergie solaire et sont super respectueux de l’environnement. Je dis pas que c’est parfait, mais c’est juste que nous, ici, on n’est pas plus cons que n’importe qui, on est capables de faire ça, mais on se le rend beaucoup trop compliqué. Tu les bannis les sacs de plastique, c’est pas difficile! Pourquoi le faire juste dans un an? On met ça trop compliqué. Ça pourrait être beaucoup plus simple. Les gouvernements sont frileux pour prendre des mesures drastiques, mais on est rendus là et je ne comprends pas pourquoi c’est autant complexe. Même chose qu’avec l’équité salariale, on en parle encore et on est tous d’accord… Alors c’est quoi le problème, pourquoi ça ne change pas?
Parle-moi d’une chose #funky que tu as faite.
Clairement, la période de l’accordéon avec Mika était… #weird! Je ne l’ai pas du tout vue venir! La Patère Rose faisait ses premières parties et il a remarqué que j’avais un accordéon. Mais j’en joue pas, de l’accordéon, je l’utilisais pour une seule chanson! Je suis un imposteur de l’accordéon! Bref, Mika m’a invitée à l’ajouter à la chanson La Solitude, de Barbara, et c’était pour le soir-même. J’y suis allée, mais je sais pas comment j’ai fait! On l’a refait pour les représentations restantes de la tournée. C’était un peu irréel. Pis encore aujourd’hui, c’est un exploit que je me souvienne d’où aller sur l’instrument. (L’une de ses perfo ICI!)
Une chose #funky que j’aime, c’est les vins bizarres. Des vins qui ne sont pas à la SAQ et qu’on trouve en demandant conseil dans des restos. Pis justement, on veut pas utiliser le terme funky pour expliquer notre recherche, mais on finit souvent par se faire comprendre en disant « t’sais, un vin funky! ». On parle de vins vraiment variés, quasi avec des lunchs dedans! Des vins natures avec des morceaux d’on-ne-sait-pas-quoi. C’est bizarrement funky! Il s’agit de repérer les places où ils ont une carte avec des vins nature. Par exemple, Le Comptoir sur St-Laurent, ils en ont et la sommelière les connait vraiment bien.
Quel serait un de tes péchés mignons/un plaisir coupable?
Le brownie au chocolat blanc et coconut du Juliette et Chocolat, avec un extra chocolat blanc!
À la Fabcrep, le vrai luxe, c’est d’être soi-même. Pour toi, c’est quoi, le vrai luxe?
En fait, je suis assez d’accord pour dire que c’est véritablement un luxe, d’être capable de s’assumer. Il n’en tient qu’à toi-même, c’est une responsabilité personnelle. Quand tu y arrives, tu trouves une paix intérieure intéressante qui te donne un peu des ailes et qui ne t’empêche pas de faire ce que tu veux.
Justement, crois-tu l’avoir trouvée, cette paix intérieure?
Oui, de plus en plus. J’haïs ça dire ça, mais t’sais, l’histoire d’être sur son X… c’est un peu cliché mais je pense que je le suis. Toute cette histoire de show à venir s’est super bien faite. Sans embûches, ça a été facile, je me suis obstinée avec personne. Tout était simple et naturel, donc j’ai l’impression que je suis vraiment à la bonne place en ce moment. Je l’apprécie beaucoup, je le vis à fond.
5 adresses coups de cœur à Montréal
Ça va être gros des affaires de nourriture, haha!
- Le Comptoir
- Trilogie, qui est un resto de dumplings. C’est super petit et c’est incroyable, frais, avec plein de sauces différentes. Tu penses ne pas pouvoir finir ton bol de 12 dumplings mais tu passes au travers et tu en redemandes!
- Le bar Big in Japan. C’est comme un autre monde. On entre dans un couloir qui mène à une cave pas de fenêtres, et c’est super cosy.
- La Licorne, que j’ai appris à aimer l’an passé quand je faisais la musique en live durant une pièce de théâtre (Constellations). C’est devenu un endroit que j’associe au bien-être et à la maison.
- Je ne suis pas « web », mais il y a une créatrice que j’aime particulièrement et qui a sa boutique en ligne : Pony. (Avez-vous vu la robe que Pony a peinte à la main pour Fanny? C’est ICI! Du funky à son meilleur!)
Tacotac
Thé ou café? Café
Route ou maison? Les deux.
Noir ou blanc? Dur choix! Blanc.
Stylo ou crayon à la mine? Crayon à la mine.
Air climatisée ou fenêtres ouvertes? Fenêtres ouvertes. Sauf les 2 semaines où il fait 47 degrés – et c’est pas parce que j’apprécie ça, c’est une question de survie!
Cuisinière ou « commandeuse »? Cuisinière. J’ai grandi là-dedans. Mes parents ont eu des restos durant toute mon enfance. Il y a eu une table champêtre chez nous durant des années. J’ai appris à beaucoup cuisiner.
Entrée ou dessert? Ça dépend de s’il y a de l’alcool dans l’équation. Je suis vraiment bec sucré, mais pas quand il y a de l’alcool. J’ai pas envie de manger du sucre quand je bois, pis je comprends pas le monde qui le font!
L’album Solo de Fanny sortira le 25 mars. Pour le précommander ou pour savourer sa reprise de Blanc, c’est ICI. Suivez la chanteuse sur les réseaux sociaux qu’elle colore régulièrement : Facebook et Instragram.
Shows à venir
18 mars – La Petite Boite Noire, Sherbrooke
22 mars – Cafe Nostalgica, Ottawa
24 mars – Theatre Sainte Catherine Café-Bar, Montréal
22 mars – Théâtre Petit Champlain, Québec
27 mars – Beat & Betterave, Frelighsburg
Toutes les informations au fannybloom.com.
Un merci tout spécial à Michelle Gagné pour les magnifiques photographies!
Crédits photos : Michelle Gagné