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Exit la bullshit

Je pense qu’on s’est tous déjà senti inadéquat.

Pas assez assidu dans nos études. Pas de notes de cours claires à trois crayons de couleurs pis deux teintes de surligneur. C’est jamais les nôtres, qu’on voulait emprunter.

Pas assez présent dans le moment. Pas capable de juste écouter la télé avec son amoureux ou son amoureuse; faut aussi le téléphone, de la musique peut-être, un livre pas loin, trop d’onglets ouverts dans le cerveau, avec en plus un bagage de soucis qu’on se fabrique et qu’on se répète ad nauseam.

Pas capable d’être inébranlable avec nos enfants. Même si on le sait, viscéralement, qu’il le faut. On essaie d’être gentil, ça marche pas. On essaie la discipline plus sévère, ça marche pas. On essaie d’ignorer, ça marche pas. Pis là on braille, en se demandant ce que les autres font pour que ça réussisse chez eux.

Pas capable de tenir nos résolutions. Arrêter d’acheter en ligne pour trois mois, tiens, c’est dans le faisable. Mais non, 1 h 30 du matin, insomnie pas possible, je glisse quatre robes de printemps dans mon panier d’achats et 200 $ plus tard, je me rends compte que ça va prendre du temps en maudit avant de pouvoir les porter, parce qu’on est le 12 janvier, pis que j’ai tenu même pas deux semaines.

J’aime pas ce sentiment de culpabilité qui me ronge, parfois, souvent. Je suis bien meilleure qu’avant, oh oui, je ne me laisse plus aussi souvent submerger par cette émotion qui tue l’estime à petit feu, mais n’empêche que y’en a, des jours, des semaines, où ce sale sentiment s’attache à mes cellules et m’envoie une image pas top reluisante de moi-même.

Pourtant, quand j’y pense fort fort fort, j’arrive à saisir l’autre image de moi, celle qui n’est pas inadaptée comme ma tête me le laisse quelques fois croire. Toute ça, là, ça ne m’atteint plus autant.

J’ai décidé, il y a environ un an, après des moments pas franchement simples que, désormais, ma vie serait no bullshit. Je crois que c’est la seule résolution/décision que j’ai réussi à tenir de ma vie.

J’ai compris que la culpabilité et le doute, ça m’aidait à grandir, tant que ça ne m’envahissait pas. Une maman qui se demande si elle a bien fait, ou ce qu’elle devrait faire autrement, et qui s’endort épuisée d’avoir essayé, ben elle fait une maudite bonne job. Une étudiante, un employé, qui cherche des façons d’améliorer son boulot, sa manière de bosser, qui se questionne, ben ça fait une maudite bonne job aussi, tsé.

Il n’y a rien de facile, c’est puissant l’angoisse, tout comme cette sensation d’être inadéquat. Ça ne s’efface pas comme par magie. Si l’on se dit que l’on fait de notre mieux pis que oui, être paresseux des fois, ne pas avoir envie d’assister à un cours ou à une réunion, manquer de constance une journée avec les enfants ou dire à notre tendre moitié qu’on a pas envie d’aller au ciné même si on avait dit oui, c’est pas idéal, mais pas tant grave, on réaliserait que rien de cela n’équivaut à la fin du monde. Quand on décide que de garder ce motton-là, le fameux « j’suis donc ben pas bon », en d’dans, c’est fini, le quotidien devient bigrement plus léger.

Fréquemment, on n’ose pas parler par crainte de la réaction de l’autre. On réfléchit et on retourne ce qu’on veut dire dans notre tête trop souvent pour rester raisonnable, pis au bout du compte, ça ne sort quand même jamais comme on l’voulait. Il faut parler. Il faut dire. Il faut cesser d’essayer d’être ce qu’on est pas. On est bon, on est beau, on est ce qu’on est. Ça ne veut pas dire de cesser de tenter de s’améliorer, non. On grandit en prenant des risques, en tentant des trucs qu’on aurait jamais entrepris auparavant, en se questionnant, en se remettant en question, oui, mais on ne grandit pas en se mentant, en se comparant, en se sentant moins que les autres.

Il faut se faire confiance, prendre le temps d’écouter notre cœur battre, oui oui, et laisser le temps à notre tête de calmer ses pensées négatives. Pis si ça ne fonctionne pas, on aura essayé. Et on recommencera, parce qu’on est fait fort de même.

Par Marylène Kirouac

Geneviève Lamoureux

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