Quand fût la dernière fois où tu as levé les yeux, dans la chaleur d’un soir d’été, pour les admirer scintiller; c’est la clef de voûte de nos cœurs, ces étoiles qui vivent et meurent. Je les regarde encore s’illuminer dans tes prunelles, songeant à toutes ces années-lumière parcourues pour arriver jusqu’à nous, un grand voyage dans le vide, et qui remplit le nôtre, éloignées, côte à côte. La vie sans toi, c’est comme une étoile de moins dans le firmament; ça fait moins de lumière dans le ciel.
Doivent-elles leur beauté onirique à qui les regarde, si tant est qu’elles brillaient bien avant? Je les crois si belles parce qu’elles nous renvoient au majestueux qui nous entoure; elles parsèment de magie ce qui ne serait qu’un sombre ciel. Qu’est-ce que ce ciel qu’est le nôtre si tu cesses d’y briller? Qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre sans chaque élément qui le compose?
Vois-tu, il y a dans la composition d’une symphonie le fruit de la création et du travail acharné, la jonction entre le rêve et le réel, la communion de l’imaginaire et de la physique, et parfois même, le sublime. C’est peut-être à mi-chemin que se trouve cette superbe, là où les sens exacerbent la matière et l’esprit, là où tout commence encore; quelques brindilles de paradis se jetant vers l’infini. Là où tout commence encore dans le creux d’une main, la paume tendue vers demain, dans le printemps qui revient.
Maintes fois lèverai-je mon regard en direction du ciel pour y trouver repère dans la nuit, souhaitant retrouver ta lumière au sein de cette euphorie. Si tu la perds, suis la mienne, et toutes les autres aussi, et si je la perds à mon tour, tu seras un phare pour celles que l’amour aura, pendant un moment, proscrit, tel qu’était celui qui illuminait les rives de la grande Alexandrie; et toutes les autres aussi.
Par Simon Guérard
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