Je l’ai déjà dit, mais j’ai une obsession sur l’efficacité et la productivité. Je m’en mets beaucoup sur les épaules, et mes dernières années ont été très chargées mentalement, ce qui m’a beaucoup épuisé physiquement aussi. Je me disais que cet été, je pourrais me ressourcer en prenant de grosses vacances (genre 2 semaines, je n’ai jamais pris ça).
… mais des vacances, ça coûte cher et ça demande beaucoup d’organisation. Et j’ai fini par avoir 3 emplois, donc pas tant la possibilité de partir deux semaines. Sinon, je comptais profiter de mes temps libres éparpillés pour commencer, comme toujours, de nouveaux projets.
Et si cet été, les vacances étaient mes 2-3 jours de congé par semaine, et que je ne faisais rien (ou presque)? Et si, pour une fois, je n’essayais pas de travailler le plus possible pour me permettre une semaine de vacances, qui, anyway, m’épuiserait tellement ça me demanderait de l’organisation? Et si pour une fois, je ne continuais pas de m’épuiser?
Et si je travaillais, pour de vrai, à mon bien-être, tranquillement, sans me forcer à accélérer la cadence?
Je crois que je suis rendue à cette étape.
Ces dernières années, j’avais tendance à me surcharger parce que je n’arrivais pas à être seule avec moi-même. Aujourd’hui, passer des soirées en tête-à-tête avec moi-même n’est pas toujours de tout repos, mais en ce moment, j’en suis capable et j’en ai besoin. Réapprivoiser ma tête et son flot d’instabilité et d’émotion, je trouve que c’est un pas pire projet d’été.
Je ne pars pas en Grèce. Je n’ai pas prévu de remeubler mon appartement avec des meubles que j’aurais retapé. Je n’adopterai pas un nouvel animal. Je n’ai pas de projet que je vais commencer et ne jamais continuer une fois l’automne arrivé.
Durant ces derniers mois, je me suis permis de dormir entre 10 et 12h par nuit. De me coucher à 23h00 même si la soirée ne faisait que commencer. De ne pas occuper toutes mes soirées à faire des activités. D’écouter trop de séries et de films sur Netflix. De m’asseoir des soirées complètes dehors à seulement observer la pluie. De ne pas toujours dire oui à mes deux emplois pour travailler plus de 40h par semaine. De ne pas forcer l’inspiration. De m’imprégner des émotions que je n’accepte pas toujours. D’essayer de nouveaux sports. De continuer la ré-éducation de mon chien, sans le forcer lui non plus. De ne pas trop me mettre de pression et de vivre avec mes hauts et bas que je trouve un peu trop intenses.
Donc, cet été, mes vacances auront été tous ces petits moments, un peu partout, à ne rien faire, à ne me forcer à rien, à y aller à mon rythme. Donner une pause à mon corps et à ma tête, qui je pense, en avaient vraiment de besoin.
Crédit photo: Karianne Martel