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Québec, le 15 janvier 2018
J’ai eu le plaisir de rencontrer Jessie et PH d’Occupation Double. Un couple bien authentique et sympathique, humain et transparent.
Jessie et PH, est-ce que vous pensiez vraiment trouver l’amour en vous inscrivant à Occupation Double?
Jessie : Moi, quand je me suis inscrite à cette émission, j’ai fait ça sur un coup de tête. Je n’aurais jamais pensé tomber en amour, ça, c’est clair. Je me suis dit au pire, je vais cruiser plus d’une personne, je vais voir où je me rends, et au pire, ça se peut que je finisse avec une fille. Je n’avais pas de plan, mais j’avais plein de possibilités en tête.
PH : J’ai fait un pari avec mon meilleur ami. Il était sûr que j’allais être pris si je faisais les auditions, moi j’étais sûr que non. Finalement, j’ai été pris. J’ai décidé d’y aller, on s’est fait un plan, moi et mon ami. On s’est dit : « Affiche-toi pas trop vite, prends ton temps, parle avec toutes les filles ». Au final, Jessie et moi on a parlé 20 minutes, ça n’a pas été montré dans le show. Après, mon plan n’existait plus.
Votre relation est-elle différente aujourd’hui, dans vos vraies vies, que celle que nous avons vue à la télévision?
Jessie : Je pense que notre relation est encore meilleure à l’extérieur. On collabore aussi… À OD, c’était le début d’une flamme, mais en sortant, la flamme est encore plus grande. On est capables de mettre nos passions ensemble. PH a ses projets, j’ai les miens, mais c’est ce qui fait qu’on est un couple fort, même en dehors d’Occupation Double.
Jessie, peux-tu expliquer la différence entre le végétarisme, le végétalisme et le véganisme?
Jessie : Les deux premiers concernent seulement l’alimentation. Le végétarisme, c’est de ne pas consommer de viande, mais de choisir quand même de consommer des produits laitiers, des œufs, du miel, de la fourrure, du cuir… Les gens pensent que végétalisme est la traduction de veganism, mais en fait on utilise véganisme en français. Le végétalisme, c’est de ne consommer aucun produit animalier. Pas d’œufs ni de lait… J’ai appris que les veaux mâles se faisaient tuer parce qu’ils ne servaient à rien dans l’industrie laitière. Le véganisme, c’est un mouvement social, même politique, à certains niveaux. C’est une prise de position. Tu décides que tu ne veux pas encourager l’exploitation animale. Ça touche plusieurs niveaux.
PH, quels changements as-tu constatés dans ta vie grâce au véganisme?
PH : J’étais un grand consommateur de viande, mais je l’ai fait pour elle à OD. J’étais capable de manger autre chose que de la viande. La minute qu’on est sortis et que j’ai eu l’occasion de m’informer un peu, j’ai fait mes recherches. Jessie m’en avait parlé. Elle m’avait un peu convaincu, et après je me suis informé sur l’industrie de la viande, de la fourrure, et l’impact environnemental, nutritionnel, de ces industries. En m’informant, ça a été clair pour moi que le mode de vie végan était la meilleure chose à adopter. N’importe qui qui souhaite avoir un impact sur la façon dont les animaux sont traités, ou sur l’environnement, ou sur leur propre corps, c’est la chose la plus facile à changer. En ce moment, je me sens vraiment bien, autant physiquement, que dans mon impact sur la planète.
Jessie, as-tu des projets futurs par rapport à ça?
Jessie : Début février, on se part une chaîne Youtube avec différentes branches. Une branche va présenter des recettes véganes avec des invités différents chaque semaine et l’autre branche abordera le thème de l’éthique animale. Je voudrais visiter des refuges, des gens qui ont sauvé des animaux et parler de leur histoire. Les autres branches, on verra.
Quels sont vos autres projets?
PH : En ce moment, je suis en train de rédiger un livre qui va traiter des enjeux du véganisme, mais destiné aux préadolescents, fin sixième année-début secondaire. Les préadolescents sont vraiment intéressés et leurs parents sont assez jeunes pour comprendre l’impact environnemental. Je travaille sur un album illustré qu’ils pourront lire à leurs enfants sans que ce soit trop bébé ou trop poussé. Je finis la rédaction et je cherche tranquillement un illustrateur.
Jessie : Si je ne partais pas à OD, je m’en allais à Berlin pour un atelier de filmmaking. J’ai reporté ça à l’été prochain. Je veux travailler en cinéma. Je veux produire, réaliser des documentaires, des films de fiction, être scénariste. Je veux réaliser mes propres projets, donc il risque d’y avoir beaucoup de collaborations dans les temps à venir. Je me suis aussi fait approcher par une agence d’acteurs. Je jouais avant, je faisais du théâtre. J’ai joué dans des courts-métrages, des petites publicités… Je vais m’impliquer dans différents projets en lien avec le cinéma, comme des documentaires et de la scénarisation… On va aussi aller dans des événements en tant que porte-parole.
Que diriez-vous aux gens qui trouvent que vous avez eu le fame facilement?
PH : Vous n’avez qu’à le faire. Si vraiment OD c’est facile, si vraiment c’est facile de ne pas avoir l’air fou, de garder la face, de sortir de cette émission avec une crédibilité, allez le faire. Il y a des gens qui ont été négatifs envers nous sur les réseaux sociaux, on l’a vu…
Jessie : En sortant d’OD, tu n’as pas une cenne. Il faut que tu refasses ta vie. Ce n’est pas aussi glamorous que les gens pensent. Oui, on a de la visibilité, mais ce n’est pas plus facile. Oui, c’est un gros point positif, mais on l’utilise pour des causes qui en valent la peine et il y a beaucoup de travail à faire.
PH : Tu vas te faire oublier rapidement. On veut bâtir quelque chose qui ne sera plus relié à Occupation Double.
Une chose négative et une chose positive que vous avez pu retirer de toute votre aventure?
PH : Une chose positive pour moi, j’ai réalisé que j’étais fait plus tough que ce que je pensais. Le point négatif, je pense que c’est que je manque de temps pour revoir les gens qui étaient là avant OD. Ça me dérange. J’ai l’impression que je vais avoir perdu des gens, non à cause d’OD, mais parce que je me bats pour une cause que je ne connaissais même pas avant. Les gens pensent que j’ai été «brainwashé» par Jessie.
Jessie : Point positif, j’ai gagné en confiance et j’ai découvert que j’étais plus stable émotionnellement, plus sage, plus forte que ce que je pensais. Je pensais que j’allais péter des plombs, virer folle, je pensais que j’allais être celle qui allait créer le drama. Point négatif, mais je m’en suis rendue compte seulement récemment, avant, j’utilisais des mots provocateurs sur les réseaux sociaux. Je m’en foutais, c’était mon côté activiste. Avec la visibilité que j’ai, je ne peux plus être aussi fracassante que je l’étais, je ne veux pas faire peur aux gens. C’est peut-être positif au final. Je dois canaliser mon énergie, et à long terme, ça va être plus positif.
Pour finir, un conseil que vous donneriez à nos lecteurs qui voudraient participer à l’émission l’automne prochain?
Jessie : Soyez patient, n’ayez pas trop d’attentes, ne vous faites pas de plan.
PH : Il y a 10 % de fun, 90 % pas le fun, mais le 10 % le fun est vraiment le fun. Quand tu réalises l’impact que tu peux avoir après, ça valait la peine de vivre ça, mais on ne le referait pas.