L’Amazonie en feu; juillet 2019, le mois le plus chaud à avoir été mesuré; Frontier, un autre projet d’exploitation de sables bitumineux au Canada… Les actualités environnementales sont bien présentes dans notre quotidien et, trop souvent, malheureusement pour de mauvaises nouvelles. Il est bon de se rappeler, cependant, que le bien de la planète est le moteur d’activité, de motivation et d’espoir de plusieurs personnes et entreprises. Je vous en présente ici cinq!
Tero : parce qu’on en voudra tous un!
Un petit électroménager de comptoir qui réduit les déchets de table en matière résiduelle fertilisante sèche pour les plantes extérieures, jardins et pelouses, ça vous intrigue? Eh bien, c’est exactement ce que sont en train de développer les gens de Tero! On y jette les restants de table et pelures de fruits et légumes, jusqu’à 5L, et on met l’appareil en marche, qui sèchera et broiera son contenu pour le réduire de 90% de son volume, le tout sans odeur et avec peu de bruit.
La précommande devrait être possible bientôt par socio-financement, mais le produit final n’est pas encore prêt à être commercialisé : des analyses sont en cours afin d’en faire le meilleur produit qui soit, entre autres en ce qui concerne les types de nourriture qu’il sera possible d’y mettre et la consommation d’énergie nécessaire à son fonctionnement.
Le détournement des sites d’enfouissement de tonnes de déchets organiques est l’avantage le plus évident de cet appareil qui, souhaitons-le, deviendra aussi essentiel dans une cuisine qu’un grille-pain! Et devinez quoi, c’est québécois!!
Titi Sapin : parce qu’en plus d’être vert, c’est cute!
Crédit photo: Titi Sapin
Titi Sapin est une initiative d’un producteur de houblon de Franklin, en Montérégie-Ouest, et de son fils de 5 ans, É(Titi)enne! Le fonctionnement est simple : vous « adoptez » un sapin en pot pour égayer votre perron en décembre et, après les Fêtes, vous le rendez au producteur sous remboursement de la consigne ou attendez le printemps pour le planter chez vous. Si vous le rendez au producteur, ce dernier pourra noter vos coordonnées et vous rapporter le même sapin l’année suivante pour le temps des Fêtes! Vous le verrez ainsi grandir et pourrez le garder lorsque vous aurez un terrain suffisamment grand pour l’accueillir définitivement!
En plus de votre sapin adopté, un arbre supplémentaire sera planté de l’une des trois façons proposées, selon votre choix :
- Mettre un Titi Sapin supplémentaire sur le marché la saison suivante;
- Ajouter un sapin à la plantation en champ sans intrant chimique (engrais, pesticide, etc.) du producteur. Une certification biologique est en cours pour cette plantation afin que des pousses puissent être prélevées et servir d’ingrédients pour divers types de breuvage. À maturité, les arbres de cette petite plantation rempliront leur rôle de sapin de Noël intérieur, tout en ayant été produit dans un contexte écologique et de sensibilisation du public.
- Reboiser un terrain pour en faire la « Forêt des Titi Sapins », une forêt dont la mixité des essences d’arbres la rendra résiliente et diversifiée et où les visiteurs pourront un jour se promener.
Si vous tenez à avoir un arbre à l’intérieur, les solutions proposées par ce producteur sont les « branches de Noël », prélevées sur des arbres-mères de façon durable.
Polystyvert : parce que les déchets des uns sont les trésors des autres!
Polystyvert recycle le polystyrène! Rien d’épatant là-dedans vous me direz, mais saviez-vous que le plastique #6 (styromousse, gobelets de yogourt individuels, etc.) est très peu recyclé au Québec? Pourquoi en est-il ainsi? Parce que ce n’est pas rentable en raison de son poids ultra léger, mais de l’important espace de chargement qu’il occupe lors du transport. Les récupérateurs sont donc peu intéressés par ce matériau.
Polystyvert, situé à Anjou, recycle donc cette matière par un procédé unique de dissolution dans une huile essentielle qui permet de créer une matière 100% recyclée d’une qualité comparable à un polystyrène vierge. L’huile utilisée, quant à elle, est réintroduite dans ce cycle puisqu’elle est réutilisable.
L’économie circulaire créée par Polystyvert permet de réduire la quantité de déchets de cette matière envoyée dans les sites d’enfouissement tout en réduisant la demande d’extraction d’énergie fossile nécessaire à la fabrication initiale du plastique (polystyrène).
Phoenix : parce qu’il renaît de ses cendres!
Unprojet pilote est en cours près de Toronto alors que la technologie Phoenix permet la transformation de déchets de plastique en carburant par un processus appelé la pyrolyse. Le plastique, un dérivé du pétrole, est traité à une température très élevée : deux gaz se forment alors, dont l’un sera condensable et sera distillé pour être transformé en liquide! Apparemment, la flotte automobile de la société d’investissement derrière ce projet pilote, Sparta Group, utilise déjà le carburant produit. En quelques chiffres, ce sont 4000 litres qui peuvent être produits à partir de cinq tonnes de plastique! Plutôt impressionnant, non?
Vous me direz que le résultat sera des émissions de GES des véhicules, mais je préfère voir le verre à moitié plein et m’imaginer la montagne de déchets de plastique non recyclés qui rapetisse de jour en jour grâce à ce processus. Et tout comme Polystyvert, ce sont des déchets qui ne seront pas enfouis et des énergies fossiles qui ne seront pas extraites!
The Ocean Cleanup : parce qu’il était temps qu’on s’y mette!
Un jeune Néerlandais, Boyan Slat, s’est donné pour objectif de retirer les déchets de plastique des océans. Plus spécifiquement, il compte, avec son équipe, retirer la moitié de la Great Pacific Garbage Patch (GPGP) d’ici cinq ans!
The Ocean Cleanup est l’organisme qu’il a fondé pour développer la technologie qui lui permettra d’atteindre son but : un système flottant, appelé System 001, et utilisant les courants marins pour capturer les déchets de plastique qui constituent la GPGP. Complètement autonome, puisque ce sont les courants océaniques qui le mettent en marche et l’énergie solaire qui fait fonctionner ses composantes électroniques, le système est également sécuritaire pour la vie marine (fiou!). Des tests ont été faits au printemps et en début d’été 2019 afin d’améliorer les prototypes et éventuellement, produire le meilleur système qui soit en plusieurs exemplaires pour les lâcher lousse dans le Pacifique! Allez visiter le site, c’est vachement inspirant de voir des gens travailler d’arrache-pied à la création d’une telle solution!
J’espère vous avoir sorti de la dépression environnementale durant ces quelques minutes de lecture!
Par Isabelle Daigle
Crédit photo: Visual Hunt