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« Entre deux joints » : ton guide de base sur la légalisation du cannabis au Canada

Marijuana, pot, cannabis, weed, herbe… que tu en consommes ou non, peu importe le nom utilisé, difficile de ne pas connaître cette plante qui est la substance la plus consommée au Canada, après l’alcool.[1] Avec ce petit guide simplifié entourant la question de la légalisation du cannabis, j’espère pouvoir t’éclairer un peu plus si jamais le sujet fait surface dans une fête de famille ou un débat dans un de tes cours! Je tiens toutefois à rappeler que, bien que je m’inspire de sources fiables, je ne m’improvise pas non plus une experte sur le sujet.

Actuellement illégale, la possession et la distribution de cette drogue (sauf à des fins médicales) peuvent mener à des accusations criminelles, ainsi qu’à des peines allant de quelques mois à quelques années de prison, en plus d’amendes de plusieurs milliers de dollars. Toutefois, il semblerait que d’ici quelques mois, le Canada deviendra l’un des rares endroits à légaliser l’utilisation du cannabis : si tu as suivi un peu l’actualité, ce ne devrait pas être une surprise.

Cette promesse électorale faite par le Parti Libéral de Justin Trudeau s’est partiellement concrétisée avec la déposition du projet de loi C-45 sur la légalisation du cannabis, en avril l’an dernier. Depuis, les médias et les organisations ayant différents intérêts se prononcent sur ce sujet qui demeure encore délicat : pour ou contre la légalisation? Il faut dire qu’il y a des avantages et des inconvénients, mais qu’avant toute chose, il est important de bien comprendre ce en quoi consiste le projet de légalisation.

Alors, est-ce que les gens doivent craindre que ce soit le 420 à l’année dans le monde des castors et du sirop d’érable? Pas vraiment. À la base, les intentions du gouvernement pour justifier ce changement dans les lois sont positives : restreindre l’accès des jeunes à cette drogue, décourager et réduire les activités criminelles au moyen de lourdes peines en cas d’infraction à cette nouvelle loi, avoir des normes de qualité plus rigoureuses, et plus encore.[2] Ainsi, une légalisation ne signifierait pas automatiquement un accès plus facile. Au contraire, un peu comme pour l’alcool, on prévoit que seuls les adultes de plus de 18 ans pourront en acheter, en cultiver (max. 4 plants par résidence) et en posséder au maximum 30 grammes, et des peines s’appliqueront à ceux qui en fourniront ou en vendront aux jeunes en-dessous de cet âge.

On compte également pouvoir diffuser plus largement les risques pour la santé associés à la consommation de cette drogue. La légalisation du cannabis ne signifie donc pas non plus qu’on approuve totalement cette substance et qu’on ne lui accorde que des propriétés bénéfiques. Il s’agit avant tout de mieux l’encadrer.

Or, si ces idées semblent louables et bonnes sur papier, on peut se questionner sur leur application pratique, qui sera sans aucun doute difficile. Les provinces et territoires seront responsables de déterminer les conditions entourant la mise en marché et la distribution du cannabis, en plus d’avoir une certaine latitude pour modifier des aspects de la loi (par exemple, augmenter l’âge légal, comme l’a fait la Nouvelle-Écosse en le fixant à 19 ans). Au Québec, la vente sera assurée par des filiales de la Société des alcools du Québec (SAQ), nommée la Société québécoise du cannabis.[3] Plusieurs aspects entourant cette loi demeurent toutefois encore flous et à établir entre les différents partenaires impliqués.

Les avantages associés à la consommation de cannabis sont connus dans certains cas dans le milieu médical. Cette plante se consomme de diverses manières, généralement par inhalation ou ingestion, et ses propriétés liées à son ingrédient actif, le tétrahydrocannabinol (THC), varient selon la forme. Les effets aussi varient selon les personnes : diminution du sentiment de stress et de nervosité, diminution de douleurs physiques, sentiment de bien-être, impression de créativité et d’ouverture, etc.[4] Dans plusieurs cas médicaux, ces effets sont utilisés pour améliorer la qualité de vie de personnes qui souffrent de divers problèmes (sclérose en plaques, cancer, VIH/Sida).[5]

Toutefois, il faut se rappeler que tout n’est pas toujours rose (ou vert) quant aux effets de la marijuana. On peut compter plusieurs effets négatifs et dangers : diminution des réflexes et de la perception des sens, baisse de coordination et de motricité, conséquences sur le comportement et le jugement, problèmes respiratoires, etc.[6] De plus, plusieurs organisations expriment leur inquiétude. En effet, cela ne réglera pas les problèmes de dépendance psychologique, et le cannabis demeure lié à des problématiques de santé mentale comme la schizophrénie : il faudra continuer de sensibiliser les personnes vulnérables à ces risques. Enfin, on peut aussi se questionner à savoir à qui les revenus vont réellement profiter. Il serait judicieux de penser investir ces retombées dans des organismes et des campagnes visant la prévention des risques associés au cannabis.[7]

On peut constater que la question de la légalisation du cannabis est tout en nuances. Si le projet était prévu à la base pour juillet 2018, il semblerait qu’il faudra patienter plus tard au courant de l’été pour voir le tout se concrétiser, en raison des nombreux aspects à étudier et déterminer, ce qui laisse du temps pour se faire une idée de la chose. Qu’on soit en accord ou non, une chose est certaine, c’est que la légalisation du cannabis ne laisse personne indifférent et contribue à faire du Canada un pays qui se démarque (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, selon les points de vue).

En attendant le moment où on pourra voir des personnes se promener librement avec un joint à la main, le débat demeure ouvert!

Crédit photo : Randy Risling, The Star

Références

[1] Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues (ECTAD), 2015
[2] Gouvernement du Canada, La légalisation et la réglementation stricte du Cannabis : les faits. 2018
[3] Société des alcools du Québec, La distribution du cannabis par une filiale de la SAQ, 2017
[4] Gouvernement du Québec, Loi sur le cannabis, 2017
[5] Santé Canada, Renseignements pour le consommateur – Cannabis, 2016
[6] Gouvernement du Québec, ibid.
[7] Radio-Canada, Légalisation du cannabis : l’organisme Portage lance une campagne de sensibilisation, 2018

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