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Encore une fois, une fois de trop

Source: Pixabay

Depuis quelques semaines, je suis profondément touchée par ce que nous entendons dans les médias. Au moment où je me mets sur papier ces mots, sept féminicides ont eu lieu en moins de sept semaines.

Sept victimes qui ont malheureusement perdu leur bataille face à la violence conjugale. Non pas parce qu’elles étaient faibles. Oh NON ! Loin de là…

Elles ont perdu leur bataille parce qu’une personne s’est autorisée à prendre le pouvoir sur elles.

Nous en savons si peu, mais tellement en même temps, sur la violence conjugale, celle qui se présente sous différentes formes :

  • Physique ;
  • Psychologique ;
  • Sexuelle ;
  • Verbale ;
  • Économique.

Il y a environ un an de cela, je publiais une lettre pour une amie ayant vécu de la violence conjugale. Nous étions, à l’époque, dans les débuts du premier confinement et déjà, à ce moment-là, nous constations une augmentation d’appels sur les lignes d’écoute, nous remarquions déjà un nombre insuffisant de places dans les maisons d’hébergement, par manque de place ou bien par souci de respect des mesures sanitaires de l’époque.

Nous nous retrouvons un an plus tard, et force est de constater que nous sommes encore plus confrontés, à la suite de ces sept décès, à ce fléau dans notre société, celui face auquel on dirait que la prise de conscience n’est pas encore au rendez-vous.

Aujourd’hui, en écrivant ces mots, j’ai le cœur en mille miettes, j’ai la rage prise dans la gorge. J’ai été témoin, plus d’une fois dans ma vie, de proches ayant vécu de la violence conjugale : certain.e.s ayant gagné leur bataille en devenant des survivant.e.s, d’autres qui la mènent encore, sans s’en rendre compte, peut-être, ou en le sachant, mais sans être prêt.e.s à faire le petit pas de plus (et c’est compréhensible, ça peut faire peur, énormément), et d’autres qui, malheureusement, ont perdu la bataille. Mais savez-vous quoi ? Peu importe la fin, je considère que nous sommes tous et toutes des survivants.es, car nous avons dû surmonter, à un moment ou à un autre, maintes et maintes horreurs et maints jugements.

J’utilise le « nous », parce que moi aussi, je fais partie de ce groupe de survivants.es, de ceux et celles qui ont malheureusement goûté au venin de la violence conjugale.

Il y a un an de cela, j’ai été incapable de mettre mon nom en bas de ce texte, car même des années plus tard, je vois encore du jugement dans les yeux de bien des gens.

« Bien, pourquoi es-tu restée, tu le voyais bien que ça ne fonctionnait pas ? C’est facile, partir, pourtant ! »

« Pourquoi es-tu retournée ? Tu n’étais pas tannée de subir tout ce que tu subissais ? »

Savez-vous quoi encore ?

Non, ce n’est pas facile de tout quitter en un claquement de doigts.

Puisque la violence, bien souvent, ne se termine pas une fois que nous quittons la personne qui a eu le pouvoir sur nous… Oh non ! C’est un tourbillon qui peut durer longtemps, très longtemps même.

Nous parlons souvent de la violence envers les femmes, mais combien d’hommes en vivent aussi ? La réponse : BEAUCOUP TROP !

Mais cela, nous en parlons moins, car il y a encore beaucoup trop de stéréotypes autour d’eux, et je crois qu’en 2021, il serait temps de trouver des solutions concrètes pour aider les victimes, peu importe leur sexe, leur orientation.

Mais je pousse ma réflexion un peu plus loin…

Je crois qu’il serait primordial, aussi, de trouver des solutions afin d’offrir du soutien aux proches des victimes, car ils se retrouvent malgré eux bien souvent des victimes collatérales. Ces gens aussi ont droit à de l’aide.

Je réitère, ce n’est pas facile d’être une victime, car nous vivons des tourbillons sans fin, nous devons réapprendre à avoir confiance en l’autre, et à apprendre à ne plus vivre avec les sentiments de culpabilité et de jugement.

Mais surtout, le plus important : nous devons réapprendre à nous aimer, à nous faire confiance, à retrouver notre estime de nous, bref, à retrouver qui nous étions avant ce moment douloureux de notre vie.

Par contre, ce n’est pas plus facile d’être la personne qui voit ce qui se passe, et je peux concevoir que parfois, ce n’est pas facile ne pas juger, de ne pas se marteler la tête parce que nous aurions dû faire plus.

Peu importe le chapeau que nous portons dans cette situation, nous devons nous donner beaucoup de douceur et trouver, en tant que société, des lois, des services ou toute autres solution pertinente pour que des histoires comme nous en entendons depuis plusieurs semaines ne soient plus que de « simples histoires », mais des histoires que nous ne pouvons plus passer sous silence.

Besoin de soutien ?

SOS – Violence conjugale :

1-800-363-9010

www.sosviolenceconjugale.ca

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