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Eleganza : une rétrospective de la mode italienne au Musée McCord

Confession : je ne suis pas une modeuse.

Mais j’entretiens une passion pour l’histoire du vêtement. J’aime comprendre leur origine. Comment une manche à la mode en 2016 est héritière d’une coupe en vogue en 1973, elle-même dérivée d’une mode passagère de l’époque victorienne. J’aime comprendre le nom des choses, le choix d’une matière. À travers le vêtement, on touche directement à l’histoire de notre société, à ses codes et à ses valeurs, mais surtout, à une conception intime du corps.  

Je me fais un devoir de tout lire et de tout regarder ce qui concerne l’histoire du vêtement. C’est rare de trouver de beaux morceaux : avant, on usait ses vêtements. La conservation en est donc difficile, et encore faut-il avoir des morceaux en main… De  restaurer et d’exposer des vêtements représente donc un défi encore plus grand. Pas étonnant qu’on trouve peu d’expositions du genre de celle d’Eleganza : la mode italienne de 1945 à aujourd’hui.

Organisée par le Victoria and Albert Museum de Londres, présentée par Holt Renfrew (oui, Montréal a été une des premières villes en Amérique à envoyer les acheteurs de ses grands magasins s’approvisionner en Italie, la classe!), l’exposition retrace l’histoire des grandes maisons et le parcours de grands couturiers, influents en Italie, et plus largement, à l’échelle mondiale.

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Valentino, Armani, Fendi, Prada, Dolce & Gabbana et Emilio Pucci, name it! Ils y sont. Pour vrai. Plus juste en photo dans votre Vogue ou votre Nylon. C’est pour vrai cette fois. Et je vous jure, voir des pièces de cette qualité de près, c’est une expérience en soi.

La finition, les coutures, les détails dans les broderies et les perles, le choix des tissus et des couleurs, c’est un autre monde. Bien loin de ce que l’on connaît. C’est un art – du glamour. Et à plus juste titre, si vous savez coudre, broder et perler, que vous connaissez moindrement les caprices et la fragilité de certains tissus, comme je le sais, vous jugerez de ce que ça représente.

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L’exposition comporte plusieurs sections. Une première propose une rétrospective des grandes maisons, connues et moins connues, mais tout aussi fabuleuses! On y voit des robes de l’après-guerre, si féminines. Puis on passe à l’influence de la mode italienne à Hollywood, au tournant des années 1960. On n’a qu’à penser au film Roman Holiday avec Audrey Hepburn. On peut d’ailleurs admirer une robe qu’elle portait dans Guerre et Paix. WOW! Après, on se dirige vers une section sur les tailleurs, très européens dans leur choix de couleurs audacieux (vert menthe, ocre et bleu ciel, merci!). Puis sur l’engouement pour le prêt-à-porter italien, au tournant des années 1980, et finalement, des créations prestigieuses issues des dix dernières années. On retrouve la robe Gucci que portait Lupita Nyong’o, à Cannes, en 2015. Celle-là, oui.

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En sortant de l’exposition, j’ai été surprise de constater à quel point il devenait ardu de dater certaines créations tellement leurs coupes, leurs matières et leurs choix de couleurs sont encore terriblement actuels. Ce n’est pas étonnant que les créateurs italiens soient encore l’objet d’un tel engouement. Je suis littéralement folle des jeux de volume, de la structure de certains vêtements, des détails fins, de choix audacieux rassemblé dans un (pas) si petit échantillon de morceaux.

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Il y a quelque chose d’étonnamment rafraîchissant dans cette mode d’un autre temps, pas si lointain.

En plus des vêtements, vous pourrez admirer de près, très près, des accessoires, des photographies, des extraits d’archives, des gravures de mode. L’envers du décor, en somme.

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L’exposition est présentée jusqu’au 25 septembre au Musée McCord, à Montréal. Pour les fanas de la qualité et de l’élégance, vous en aurez plein les yeux. Promis.

Photo de couverture : source

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