Inconsciemment, mes choix se dirigent toujours vers ce qui est fleuri. Les gribouillis dont mon calepin sera victime, alors que j’aurai la tête dans les nuages, ce seront des fleurs.
Sans surprise, quand j’étais plus jeune, mon activité favorite du printemps, c’était de partir à la recherche de la première fleur. Pour être honnête avec vous, ça sonne ben poétique, sauf que la plupart du temps, c’était un pissenlit avec 2-3 fourmis dedans. Mais ça faisait mon bonheur pareil. Ça voulait dire qu’il était bien là, ce fameux printemps tellement attendu.
J’adore cette saison. Elle est ma thérapie.
Bizarrement, j’ai l’impression qu’elle se déguise en confirmation que tout finit par se régler. C’est un peu comme ma fin de film, lorsque le personnage est passé au travers et qu’il sait que le meilleur reste à venir. T’sais, la scène clichée où il part en auto avec une trame sonore de Vance Joy sur le highway du destin.
Je sais que certaines personnes sont réticentes à l’idée du printemps. « C’est mouillé pis sale » qu’ils disent. J’espère qu’ils finiront par trouver leur pissenlit eux aussi.
Quand le 20 mars cogne à ma porte, je délaisse un peu mes fidèles écouteurs pour me laisser bercer par la trame sonore de la vie. J’ai l’impression que les oiseaux chantent la bienvenue au soleil. Je délaisse un peu plus mon vieux chum Netflix pour aller me faire chauffer les joues par les rayons. Par le fait même, ils en profitent pour me faire oublier mon café en me boostant à la vitamine D pis à l’énergie.
Je refais ma garde-robe. J’en profite pour ajouter du pastel à mon quotidien. Du beau rose, du beau orange, du beau bleu. Mon cher printemps me donne envie de me gaver de pâle pour oublier tous ces foutus mois de noirceur. J’me permets même de faire le grand saut en m’achetant des belles bottes de pluie pour laisser mes pieds nager dans les flaques. À rayures, à motifs, à pois… Pois qui me rappellent ceux qui reviennent dans ma face lorsque le retour du printemps se fait sentir.
J’ai l’impression qu’en ouvrant les fenêtres lors de mon grand ménage le bordel de ma tête en profite pour se sauver en même temps que les derniers flocons font leurs adieux.
Mon beau printemps, j’attends l’arrivée de tes beaux oiseaux pour qu’ils me contaminent en me redonnant mes ailes.
Ce sera toujours un plaisir de te revoir.
Fleur après fleur, fourmi après fourmi.
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