En ce mois haut en déménagements, et vue la présence grandissante de problématiques en lien avec les animaux dans les médias (t’sais l’histoire des pitbulls…), il importe de poser une question : est-ce qu’il devrait y avoir un permis pour avoir un animal?
Posséder un animal est un privilège et non une obligation. C’est avoir le pouvoir sur une entité vivante que ce soit en bien ou en mal. Ainsi, cet animal dépend entièrement de celui ou de celle qui le possède en ce qui a trait à son confort, à sa sécurité, à sa santé et à sa vie (ou à sa mort). Si avoir un tel droit sur une entité vivante devient un privilège légal, au même titre que le droit de conduire ou de voter, alors ce ne sera pas n’importe quelle personne qui pourra posséder un animal et en faire ce qu’elle en veut.
Bien sûr, l’adoption de la loi 54 octroie maintenant certains droits aux animaux, qui sont dorénavant vus « comme des êtres dotés de sensibilité et non pas comme des biens et meubles1 ». Malgré cela, bien des gens persistent à les utiliser pour la reproduction, la fourrure, le combat et l’attaque. Certaines personnes enchaînent leurs animaux à l’extérieur, ne leur permettant jamais de rentrer ou de recevoir de l’affection. D’autres battent physiquement leurs animaux. À plus petite échelle, plusieurs personnes ne donnent pas les soins de base à leurs animaux, que ce soit les examens médicaux, une nourriture de qualité, de l’eau fraîche ou de l’exercice quotidien. À grande échelle, le nombre d’abandons et la quantité de bêtes dans les refuges démontrent l’ampleur de ce problème de société qui pousse les gens à se débarrasser de leurs animaux.
Si l’on part du principe que posséder un animal est un privilège, ce privilège se doit d’être gagné. Cela fait donc en sorte que toute personne voulant posséder un animal devrait au minimum suivre un cours afin de pouvoir posséder assez de connaissances pour répondre aux besoins de celui-ci et permettre de l’éduquer convenablement lorsque l’on parle d’un animal domestique. Ce cours conduirait à l’obtention d’un permis qui réglementerait le droit de posséder ou non ledit animal.
Évidemment, on ne peut pas voir la vie en rose et se dire que magiquement tous les problèmes cesseraient. Il y aurait toujours des usines à chiots, de l’élevage illégal, des gens qui maltraiteraient leurs animaux de façon physique ou psychologique et de l’exploitation. Il y aurait toujours des abandons. Pour tout ce qui est vu et légal, il y a une part cachée et illégale. Mais cela diminuerait de beaucoup les problèmes rencontrés actuellement par tous les individus qui travaillent aux services des droits des animaux de même que par les vétérinaires.
En ayant des connaissances solides et basées sur des informations rigoureuses, les propriétaires d’animaux s’assureraient de donner de la nourriture de qualité à ceux-ci, en plus de leur procurer suffisamment de stimulation et d’interactions, et de vérifier qu’ils boivent de l’eau. Les dossiers de santé seraient plus à jour, car la santé de leur animal deviendrait une priorité (et les vétérinaires en seraient bien heureux!), et les problèmes de santé mineurs seraient facilement réglables par lesdits propriétaires. Il y aurait sans doute moins de cas de mauvais traitements animaliers dans les urgences, car les gens qui posséderaient des animaux auraient quand même pris la peine de faire un cours et un examen, en plus de payer pour un permis, ce qui montre le sérieux de leur engagement envers celui-ci. Grâce à tous ces changements, il y aurait probablement des milliers d’animaux dans de meilleures conditions, et ce, au quotidien.
De plus, en ayant un cours concernant les besoins fondamentaux des animaux, les gens sauraient d’avance qu’un animal peut coûter cher quand il a des problèmes de santé. Un cours d’aide à l’éducation permettrait aux propriétaires de prévenir les mauvaises habitudes avant que celles-ci ne surviennent. Dans les deux cas, le coût et les mauvais comportements sont des raisons souvent évoquées pour un abandon. Peut-être qu’en faisant cela, il y aurait ainsi moins d’abandons annuels, et par rebond, moins d’euthanasies dans les refuges par manque de places.
Bien entendu ce n’est pas demain la veille que ce permis fera son apparition. Toutefois, plus on en discute et plus le mot se passe afin de faire bouger les choses. Du côté des vétérinaires, c’est quelque chose qui est mis de l’avant depuis plusieurs années lors de rencontres annuelles… Et toi, qu’en penses-tu?
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