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La haine engendre… la haine.
Est-ce que vous vous rappelez comment, lors des festivités de Noël 2019, nous ne savions pas à quel point nos vies allaient être chamboulées trois mois plus tard ? Toutes ces belles résolutions que nous avions prises qui ont été balayées du revers de la main. Personne n’avait cette fameuse boule de cristal pour prédire ou même prévenir tout ça. Tous, gouvernements autant que citoyens, nous avons été victimes de cette pandémie : nous étions dans le flou avec cette situation inédite, à la merci de ce virus, impliquant des essais et des erreurs inévitables. Nous allions au rythme des découvertes.
Dans cet article, oui, je vous témoignerai de mes constats face à cette situation post-confinement, mais je vais surtout vous donner des trucs pour continuer de penser à vous dans cette société qui devrait mettre ses énergies à se reconstruire au lieu de vouloir remonter dans le temps.
Deux camps?
Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression qu’il existe la société d’avant la pandémie et celle d’après. Ce virus a chamboulé non seulement notre monde, mais la société humaine dans son ensemble. Personne ne peut le nier. Par contre, depuis le déconfinement, j’ai aussi le sentiment que deux camps se sont formés : les gens qui se sont tant sentis brimés qu’ils sont en mode « tout est contre moi et laissez-moi libre comme avant » et les gens qui font leurs efforts collectifs et qui s’adaptent à, il ne faut pas se le cacher, cette nouvelle façon de vivre en société pour le bien de tous. Ces deux camps, dans un cas comme dans l’autre, sentent de la colère. Pourquoi, me direz-vous ? Le premier camp est en colère contre le gouvernement, contre les autres, en particulier contre les gens résilients (qui savent s’adapter), et contre l’univers. Le second est bouillant de rage face à ces gens du premier camp qui sont toujours frustrés de ce changement de définition de la liberté en société et il a peur de voir ses efforts détruits par les insouciants du premier camp. Les joies du déconfinement : nous faisons tous face aux jugements des uns et des autres qui, il faut l’avouer, ne prennent pas leur gaz égal. S’ensuit une roue sans fin de ressentiment, de colère et d’énergie, et dépensée à quoi? À se plaindre ou à subir.
5 trucs pour ne pas se laisser envahir par la colère et la jalousie des « privilèges » d’un groupe ou de l’autre :
Ne pas essayer d’avoir raison à tout prix… Peu importe votre position dans cette crise sanitaire qui prend la tournure d’un conflit de valeurs (la confrontation des egos en crise), n’essayez pas de moraliser qui que ce soit, faites votre possible et dites-vous que, un jour ou l’autre, quelque chose amènera des prises de conscience. Vous n’avez du pouvoir que sur une personne et c’est vous. Votre attitude peut en inspirer, même si elle risque aussi d’en énerver certains, mais sachez que garder la tête hors de l’eau vous aidera à garder le cap et en inspirera d’autres certainement.
Ne perdez pas ces moments précieux avec vous-même…
Même si pour plusieurs le train-train quotidien reprend son rythme, ne vous oubliez pas. Continuez à entrer en vous-même et à voir comment « ça va » réellement et, au lieu de voir tout ce qui ne va pas autour de vous, méditez et respirez un bon coup, dessinez, écrivez, chantez, marchez, etc. Continuez à réserver à votre agenda du temps pour vous. Ne perdez pas cette introspection que ce confinement vous a forcé à faire. Faites attention de ne pas retourner sur le pilote automatique ou de vous enrager sur le « je veux que ça revienne pareil comme avant la crise, MAINTENANT! » comme si le virus pouvait s’effacer d’un claquement de doigts si on l’oubliait.
Appréciez ce que vous avez regagné au lieu de critiquer cette période où vous avez été « brimés »…
À quoi sert-il de rester le regard braqué vers ce qui a été enlevé au lieu de poser son regard sur ce qui nous a été enfin redonné? N’est-ce pas quand on retrouve quelque chose qu’on a perdu qu’on est ramené à l’essentiel? Profitez de ce temps que vous avez enfin avec parents et amis et allez-y au rythme de tous et chacun. Cette situation inédite a laissé des traces indélébiles dans le cœur et les esprits des gens. Ne brusquez rien et goûtez ensemble à cette liberté retrouvée, même si elle est conditionnelle à certains efforts pour la garder. Racontez-vous des anecdotes de votre confinement, comment vous avez occupé votre temps, comment vous avez géré votre vie familiale, votre vie professionnelle et profitez de ce bon temps pour profiter de bonnes retrouvailles méritées. Savourez. Ne restez pas coincé dans le futur, n’anticipez pas trop. Ne restez pas coincé non plus dans les rancœurs du passé. Savourez le présent.
Redéfinissez votre cercle de fréquentations et vos priorités par le fait même…
Entourez-vous, au possible, des gens qui savent vous respecter, tant dans vos idées que dans vos limites, et qui savent regarder le verre à moitié plein au lieu d’à moitié vide. Je ne suis pas en train de vous dire « de laisser » les gens qui sont dans le besoin, mais de ne pas vous laisser emporter par le tourment de certaines personnes qui va vous entraîner avec eux dans la spirale de la colère… pour la colère. Penser à notre santé mentale n’est pas égoïste, c’est s’aimer. Essayez de garder ces moments précieux que vous avez retrouvés avec vos familles, avec vous, avec la nature, etc. Voyez à délimiter clairement vos besoins et en faire part à votre réseau social. Ceux qui ne comprendront pas vos nouvelles priorités ne sont peut-être plus des gens sains à côtoyer pour vous.
Ne pas oublier…
Cette crise ne nous a-t-elle pas montré à quel point les humains peuvent s’adapter et se réinventer? Ce que j’ai vu pendant ce confinement et ce que je vois actuellement, malgré certains qui parlent fort à cause de leurs peurs qui grondent, ce sont des gens qui ont mis la main à la pâte pour protéger les plus démunis au détriment de leur confort. Il y avait ceux et celles en première ligne, oui, mais il y avait aussi ceux qui faisaient des appels à des personnes seules, ceux qui faisaient l’épicerie pour un parent ou ami plus démunis ou une personne âgée. Il y avait aussi des occasions de vivre ensemble malgré les contraintes physiques par des appels vidéo ou autres moyens créatifs, des artistes capables de nous divertir, de nous motiver au détriment de ce qu’ils avaient prévu à la base, des campagnes qu’il y a eu pour encourager le commerce local, etc.) : en peu de temps, tant de mouvements sont nés, non pour le profit, mais pour l’humain ! Qu’est-ce qu’on en commun tous ces gens me direz-vous ?
Ce sont des gens capables d’espérer en demain, des gens capables de déplacer des montagnes pour sauver des gens malades ou à tenter de changer les limites de notre société pour offrir un meilleur lendemain. Mais changer des mentalités, changer ce qui boite depuis longtemps ne se fera pas en un jour. Il faut garder notre patience, cette patience que nous avons appris à apprivoiser au même titre que notre solitude. Il faut apprendre à ne pas toujours vouloir tout ici et maintenant et à jalouser les avoirs des autres, cette roue de surconsommation sans fin qu’on a réussi à réduire à l’essentiel en 3 mois. Est-ce que c’était si terrible ? Ça nous a aidé à prioriser. Je pense que cet arrêt de la société n’a pas eu que des torts, elle amène beaucoup de réflexions sur nos réels besoins et ceux de notre environnement (référence à mon dernier article La nature reprend ses droits.)
Il faut apprendre à accepter l’erreur. Il faut apprendre à accepter le changement, mais tout en gardant bien en tête qu’il faut garder nos assises intérieures. Comment ? En y allant un jour à la fois, un geste à la fois pour nous et pour les autres, par le fait même. Tout drame a une parcelle de lumière.