Dater son ex.
Avoir envie de se refaire confiance. Avoir peur de se refaire confiance. Savoir comment ça peut être doux d’être ensemble. Savoir comment ça été dur de s’en remettre la dernière fois que ça s’est fini.
Avoir peur et avoir envie. Avoir le ventre qui se chamaille avec crainte et avec désir, mais ne pas savoir lequel des deux remportera la bataille.
Se demander si c’est par nostalgie, parce qu’on s’ennuie, parce qu’on se sent seul, par habitude.
Se demander si c’est une bonne idée ou si c’est juste ouvrir la porte à ce que tout se termine aussi brutalement que la première fois.
Repenser à la dernière fois, à la dernière fin, à tout ce temps froid qui a suivi.
Avoir peur d’une deuxième rupture, avoir peur d’encore laisser une partie de soi derrière si ça arrivait, avoir peur d’ouvrir son cœur, avoir peur de le poser entre les mains d’une personne qui en a pas toujours pris soin en champion.
Avoir envie d’y croire, envie que ça soit beau, doux, simple, avoir envie que cette fois-ci soit la bonne.
Se demander pourquoi c’est pas fini fini, pourquoi vous vous tournez encore autour, pourquoi vous êtes de ceux qui n’arrive pas à se laisser être bien ailleurs. Se demander si c’est un signe que vous n’arriviez pas à vous laisser être bien ailleurs, se demander si c’est parce que vous êtes faits l’un pour l’autre ou si vous êtes juste des possessifs pas rapport qui arriveront jamais à se faire du bien.
Avoir la tête pleine de l’autre, pleine des souvenirs, pleine des nuits, pleine des sourires, des roadtrips, des soupers à se regarder dans les yeux pis à se promettre le monde.
Avoir la tête pleine de l’autre, pleine des nuits à dormir dos à dos, pleine des larmes qui coulent sur les joues sans faire de bruit, pleine des promesses qui se sont pas tenues.
Avoir peur de se faire avoir.
Avoir envie d’y croire parce que c’est grand l’amour, plus grand que la solitude, plus grand que le doute, plus grand que la volonté.
Avoir peur de se faire avoir, mais pas être prête à tourner la page.
Faire confiance à ses couilles ou ses ovaires, faire confiance à son cœur et à son sourire au coin des yeux, faire confiance à cet instinct qui nous crie de pas partir tout de suite, de pas prendre ses jambes à son cou, de rester voir un peu à quoi ça ressemblerait, que l’histoire n’est pas encore finie d’écrire.
D’un coup qu’on aurait droit au « ils vécurent heureux ».
D’un coup que cette fois-ci la fin serait moins triste.
D’un coup que c’est la peur qui prend ses jambes à son cou pendant que les jambes s’enlacent sous les draps santé.
D’un coup que ça peut encore être beau, dans les détails minuscules et les gestes grandioses.
D’un coup.
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