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coronavirus

Ça durera combien de temps? Combien de temps allons-nous tenir? Personne ne sait.

Nous sommes tous malgré nous en quarantaine, du moins à temps partiel pour certains, à temps plein pour d’autres.

Les enfants sont en relâche depuis une semaine seulement et on les sent déjà avoir hâte que l’école recommence car ça voudra dire qu’ils pourront revoir leurs amis et sortir sans trop de soucis.

Les parents sont soit à la maison pour télétravailler ou forcés à tout simplement attendre que leurs employeurs reçoivent le « GO » du gouvernement et de la santé publique pour retourner jouer dans le trafic tous les matins.

Les fins de semaine n’en sont plus vraiment.

Le monde a perdu sa liberté. Qui aurait pu prédire que nous serions dérangés par le fait de se faire dire de ne rien faire? Pourtant, autrement, c’est ce qu’on souhaite à l’année en pensant à nos vacances annuelles.

Moi-même, je ne vois plus la vie comme avant.

Le avant, où on pouvait aller sans problème au guichet automatique, flâner au centre d’achats, visiter notre famille, se réunir entre amis. Tout ça, en l’espace de quelques jours seulement, n’est plus possible, n’est plus permis.

On se croyait à l’abri de ce type de malheur.

Tout à l’heure encore, j’ai regardé dehors. Le ciel d’un bleu plus que bleu m’apparaissait d’une beauté plus que belle. Le chant des oiseaux, qui trop souvent passe inaperçu, me rentrait par une oreille et ne me sortait pas par l’autre. L’air frais y était et pas seulement parce qu’il n’y avait personne à moins d’un mètre de moi.

C’est fou comment l’être humain est fait. Comment nous sommes faits. On réalise bien trop souvent le bienfait et la beauté des choses seulement lorsque celles-ci sont menacées.

À l’épicerie, j’ai tâté la baguette de pain différemment d’avant. C’est pas peu dire qu’elle craquait différemment également. J’ai même eu une pensée pour le boulanger qui est encore en poste pour qu’on puisse se la procurer.

En voyant mon panier rempli d’aliments, j’ai réfléchi au camionneur qui les a apportés jusqu’à moi.

En ramassant mon bac de vidanges vide tombé par terre à cause du vent, j’ai eu une pensée pour l’éboueur qui venait de passer pour le ramasser.

Quelqu’un a déjà pensé à un éboueur? A-t-on déjà soulevé l’idée que si l’industrie du transport nous lâchait, il ne resterait plus que 3 jours avant que tout s’effondre? A-t-on déjà eu la réflexion hors crise sur comment l’industrie de l’alimentation est indispensable?

Pour les gens du domaine de la santé, rien ne m’a fait penser à eux. Ça m’est venu naturellement avec toute l’admiration que je leur vouais avant, mais que je leur en voue davantage maintenant. Nous qui travaillons dans des domaines à risques moindres, nous nous faisons montrer la porte de sortie pour éviter le pire. Eux? Ils sont au plus creux du risque sur la ligne de front, jour après jour, nuit après nuit. Je ne pourrai jamais leur lever assez haut mon chapeau.

Tous ceux et celles qui sont encore sur le terrain ces temps-ci m’impressionnent. Sincèrement.

Les événements des derniers jours nous font revenir aux fondements, comme si nous étions tous redevenus enfants.

Bien que les activités et les frais superflus soient plutôt nuls, on se met tout à coup à surveiller nos dépenses. On tente de prévoir l’imprévisible dans cet inconnu qui a revêtu son plus bel habit de pandémie.

Le gouvernement, qui sert de solage à la société, est tout à coup dépourvu de toutes mauvaises blagues de fonctionnaires. (*Sur un air connu* Ainsi font, font, font…)

Quand tout sera rétabli et que le cours normal de la vie reprendra, parce que oui, le cours de la vie va reprendre, que nous restera-t-il de ce mauvais rêve? Qu’aurons-nous appris? Qu’est-ce qui sera différent?

À moindre échelle, on a déjà dit qu’on ne boirait plus jamais, qu’on n’allait plus jamais reprendre avec notre ex, qu’à l’avenir, plus personne ne nous marchera sur la tête. Et pourtant, bon Dieu qu’on s’en est voulu ensuite…

Et puis là? Après? Ce sera comment?

Considérant que nous sommes encore endormis, gigotant de tous bords, tous côtés, espérant nous réveiller et que tout soit terminé, il est encore trop tôt pour penser au « après ». Toutes nos énergies servent à gérer le ici, le maintenant.

Le printemps qui est arrivé récemment et qui est autrement un signe d’espoir de beau temps, n’a pas la même allure présentement. L’été qui le suivra n’est pas attendu de la même manière en ce moment. Mais peu importe, d’ici là, j’ai envie de profiter de chaque instant. Sourire en regardant l’eau, les arbres, le soleil, les oiseaux. J’ai envie de contacter mes proches et de leur dire que je les aime et que je pense à eux. J’ai le goût de saluer le p’tit gars seul dans la rue qui arrête de shooter des pucks dans l’net pendant que je passe. J’ai le désir de penser à ceux et celles qui travaillent au rythme incessant des heures pour maintenir les services essentiels et de les remercier directement lorsque j’aurai affaire à eux.

Mais ici aussi.

À toi, Shella, Isabelle, Audrey, Alex, Christina, Julie, Rebecca, Marie-Ève et à tous les autres, MERCI de tenir le fort. De nous tous, qui nous souviendrons longtemps de ce qu’était la vie au temps de la COVID-19, même lorsque la machine repartira.

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