Au début de l’automne, j’ai relevé un défi personnel : 21 jours sans achats. Facile, selon vous? Je travaille dans une boutique de vêtements (la boutique Séraphin), imaginez-moi après le deuxième jour, tenter de résister à chaque nouveauté, chaque item qui est si beau, chaque vêtement… Je dois avouer que cela a fait mal à mon humilité. Mon égo s’automutilait. Ai-je vraiment BESOIN d’acheter? Autant? Vraiment? Mon problème ne venait pas de mon incapacité à résister à l’achat, en fait, mais plutôt de mon talent à me conditionner dans la nécessité vitale de la surconsommation! Ainsi, me poser les bonnes questions avant l’achat est devenu, pour moi, une façon de conjurer le sortilège. Cependant, le réflexe de consommatrice le plus difficile à déconstruire reste le : « C’est en solde? Il me le faut! Pas le choix! »
Je pense que le niveau de tentation explose lors des événements comme le Black Friday. Nous sommes bombardés par toutes ces annonces de prix imbattables et de chances à ne pas manquer! Facile de tomber dans le piège en ayant les mains liées. Alors, je vous invite à acheter intelligemment en ce vendredi. Effectivement, profiter des soldes est avantageux. Réalistement, abuser des soldes est malsain. Achetez local (le plus possible), achetez ce qui comble vos besoins, et ce, réellement. Évitons le « manteau vraiment trop beau genre incroyablement fashion cool, dont le 2e est à 75 %, une taille plus grande que ce que je porte habituellement, oups fait au Bangladesh, acheté en ligne ce qui va émettre beaucoup de CO2 en route vers moi et que je ne sais pas vraiment si je vais porter en fait… » Cela me fait penser à ces vidéos effroyables du Boxing Day, sur YouTube, où des gens en viennent aux poings et à se piétiner pour accéder à un téléviseur en solde. Cela me fait réaliser que la folie de l’achat gère notre comportement plus qu’on ne le voudrait. La bonne nouvelle, c’est que ça se change, ça évolue, un achat responsable à la fois.
– Aïcha, une fille qui consomme de mieux en mieux.
Source
Dans les dernières années, j’ai remis en question à plusieurs reprises mes habitudes de consommation; mon ratio d’achat et de dépenses inutiles a diminué de beaucoup (mais je ne suis pas encore guérie). Cette remise en perspective est probablement directement liée au fait que j’ai quitté le nid familial (j’ai fait le saut, et ça coûte cher, la vie!).
Il faut s’avouer que dans le temps des Fêtes, les tentations sont présentes et elles n’y vont pas à demi-mesure. Tout est beau, l’ambiance dans les magasins est festive, et s’y réfugier durant les premiers grands froids est on ne peut plus réconfortant.
Et là, embarquent les traditionnels cadeaux de Noël. En général, ça fait plaisir d’offrir. Comme je dis souvent à ma petite sœur : « Si j’avais les moyens, je te l’achèterais, ta maison d’Hello Kitty en Australie, avec ton écurie et tes chevaux. » Ça me ferait réellement plaisir, si je pouvais. Mais parfois, on se perd, et offrir devient systématique, une sorte d’habitude – ça ne fait plus plaisir.
J’ai des souvenirs des Noëls d’enfance que j’ai vécu. Savez-vous de quoi je me souviens? Des cadeaux. Je ne me souviens que très peu d’avoir passé de beaux moments avec ma famille. J’ai de ces photos où j’ai l’air heureuse, mais j’ai toujours un cadeau différent en main…
Des habitudes de consommation saines, ça s’apprend jeune. De génération en génération, la mienne s’est éberluée à donner des cadeaux sans compter. Les mois de novembre et décembre étaient une course à la montre, une chasse sans fin pour le cadeau idéal. Personne ne devait être oublié, et s’il l’était, on lui rapporterait un cadeau au jour de l’an, parce que tout le monde devait avoir un cadeau. C’était la règle, non-officielle certes, mais tout de même en vigueur.
Noël est le moment idéal pour vous questionner sur vos habitudes de consommation et aussi pour apprendre à votre entourage des valeurs qui sont en harmonie avec vos moyens. Un cadeau doit faire plaisir à offrir; il sera beaucoup plus apprécié. Pour ma part, je sais que parmi une mer de cadeaux reçus, certains ont, malheureusement, été mal-aimés ou vite oubliés.
Soyons responsables, pensons à nos achats; aujourd’hui et tous les autres jours de l’année!
– Annie-Claude, une fille qui dissocie le cadeau et le bonheur.
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Suite à ces réflexions, nous vous invitons à profiter de ce Black Friday pour vous questionner sur vos habitudes d’achat et sur celles de vos proches. Ben oui, on continue à faire des cadeaux et à acheter, mais avez-vous vraiment besoin de tout ce que vous courrez acheter aujourd’hui? Soyons sages, soyons responsables, soyons de bons acheteurs! Ne perdons pas le contrôle dans l’excitation sur-consommatrice. Ne tombons pas dans l’ombre d’événements à rabais. C’est encore plus agréable de faire des achats qu’on ne regrettera pas!
Deux filles qui vous invitent à consommer différemment.
Par Aïcha Bastien N’Diaye et Annie-Claude Bergeron
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