Je suis une fille d’action. J’suis la fille que les gens qualifient assez rapidement de pragmatique, d’intense. Souvent on dit que j’semble pas réfléchir assez avant d’agir; me lancer par impulsivité et laisser tomber les détails.
J’questionne souvent le confort. Le confort a quelque chose de tellement intrigant pour moi. On dirait qu’au moment où j’me sens confortable, j’ai l’impression d’avoir atteint un palier et de devoir rapidement me mettre en position de passer au prochain. Automatiquement, j’deviens inconfortable. Les choses qui, quelques jours auparavant, me rassuraient, deviennent des stress et des déceptions. À ce moment-là, je sais que j’dois bouger, que l’action doit augmenter.
J’ai rapidement compris que dans la vie, les décisions que j’hésite à prendre, les situations inconfortables dans lesquelles je suis, sont celles auxquelles je carbure, celles qui me motivent, celles qui m’amènent au prochain niveau. Ironiquement, la stabilité m’épuise, elle m’abrutit.
Bien sûr, dans le moment, je ne le vois pas de la sorte. J’peux croire être bien où je suis, mais je sais pertinemment que je ne le suis pas. Qu’au moment où je serai réellement à bout, au moment où je serai assez mal dans une situation donnée, je ferai ce que ça prend pour m’en sortir. L’inconfort, quand il arrive à son point culminant, est un coup de pied aux fesses comme pas d’autres, qui me propulse là où je souhaite aller comme prochaine destination.
Ce lien que nous avons tous avec la stabilité, avec le confort, avec l’inconfort, est tellement unique pour chacun, tellement relatif pour l’un et l’autre, qu’il devient parfois difficile de comprendre le combat des autres, leurs actions; leurs inactions. Il devient difficile de faire la part juste entre ce que nous sommes et ce que nous voulons, et ce que les autres sont et ce qu’ils veulent.
Si le dictionnaire dit vrai et que la stabilité est le caractère de ce qui tend à demeurer dans un même état, je pense être la définition même de l’instabilité.
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