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C’était un vendredi soir. Autour d’une table dans un restaurant bondé de Londres, mes amies et moi étions en train de nous délecter de saveurs locales. L’alcool coulait à flots, les conversations fusaient de partout, le temps était bon. On profitait pleinement de notre temps ensemble.

On parlait de tout et de rien. Nos relations respectives, nos futurs voyages, nos expériences à Montréal, nos histoires de brosse pas trop glorieuses.

Puis vint le sujet de l’argent, après avoir demandé à une nouvelle amie rencontrée quelques heures auparavant où elle avait acheté son beau sac à main.« À l’aéroport de Singapour. Je voyage beaucoup pour le travail, et j’ai comparé les prix dans tous les aéroports pour savoir lequel était le plus avantageux. »

Je lui demande combien elle a payé son sac, curieuse par sa recherche.

« Environ 4 200 euros. »

J’ai failli tomber des nues. Quelques minutes plus tard, j’apprenais que ma nouvelle amie était une vraie de vraie lady boss. Du haut de ses 26 ans, elle travaille dans une firme internationale en investissement et infrastructure, où elle fait des heures de dingue. Rapidement, j’ai compris que malgré son jeune âge, elle devait gagner l’équivalent de quatre fois mon salaire.

Sur le coup, j’ai envié sa situation financière. Je comparais son salaire au mien. Son sac à main au mien. Ses bijoux dispendieux comparés aux miens.

Ça m’a fait sentir un peu poche, mettons. J’ai remis en question l’instant de quelques minutes mon parcours professionnel. Mes ambitions. Mes avoirs. Je n’étais plus sûre que ma vie était si nice comparativement à la sienne.

La soirée a passé.

Sur le chemin du retour vers mon logis, j’avais la tête embrouillée. Je ne savais pas trop quoi penser. J’avais de la misère à faire du ménage dans mes pensées. Moi qui suis si ambitieuse, pourquoi ne pouvais-je pas avoir une vie similaire?

Je me suis rendue à mon appartement. J’ai ouvert la porte, puis me suis rendue dans ma chambre. Mon copain était dans le lit, en train de dormir paisiblement. La chambre était dans l’obscurité la plus totale. On ne voyait que les étoiles et les buildings illuminés de l’autre côté de la fenêtre.

Et ça m’est rentré dedans.

Ma vie est vraiment nice. Je ne gagne peut-être pas des millions en ce moment, mais je suis vraiment chanceuse d’avoir la vie que j’ai présentement. Je gagne un excellent salaire, deux fois plus que celui que je faisais à Montréal. En quatre mois, je suis sur le point d’avoir une promotion au travail, qui va me propulser au poste que je visais… dans un an. J’ai du temps pour moi, du temps pour passer des moments de qualité avec mes amis et mon copain. J’ai un copain qui me supporte, qui est une vraie soie. J’habite maintenant à Londres, un rêve de petite fille.

Ça m’est rentré dedans : se comparer aux autres nous éloigne de notre propre réalité. De nos accomplissements. De nos exploits. De nos expériences.

Et c’est tellement facile, se comparer. C’est tellement facile de croire que notre vie n’est pas aussi glamour que celle des gens qui posent devant des avions de luxe, des bouteilles de champagne, des voitures fancy ou autres sur Instagram. C’est tellement facile se dire qu’on n’est pas aussi chix que celle qui a des lèvres bombées parfaites sur sa story.

Et c’est tellement facile de tomber dans le jeu. De se sentir moche, stupide, pauvre, plate comparativement aux autres. Et ce, même si notre réalité est vraiment awesome. Même si on est tout aussi intelligentes, belles, parfaites, fines, drôles, riches, sexy que ces personnes qui existent sur nos écrans mobiles.

Ma chumme, t’as pas besoin de te comparer. Regarde autour de toi : ta réalité est vraiment nice. Ne l’oublie pas.

Crédit photo : Georgia de Lotz pour Unsplash

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