Dans ces quelques lignes je parlerai de moi, de mon histoire et des événements qui ont fait en sorte que je devienne, qui je suis aujourd’hui.
Mon nom est Lisa-Marie Carbonneau, j’ai 20 ans et je suis née au Québec le 17 mai 1994. J’ai eu une enfance que je qualifierais de moyenne, sans particularité. Issue de la classe moyenne et ayant comme point d’ancrage une mère monoparentale, mon enfance fut typique des jeunes de ma génération nés en 1990. J’ai connu l’évolution informatique, j’ai vu évoluer complètement le monde dans lequel je vivais et j’ai appris à m’adapter aux nouvelles contraintes de toutes ces nouvelles technologies.
Depuis ma tendre enfance, je ne me souviens pas avoir eu un poids dans la « norme ». Il faut dire que ce surplus de poids n’était pas vraiment dénoncé par ma famille puisque celle-ci en était atteinte aussi. J’ai donc toujours présenté un certain surplus de poids par rapport aux autres jeunes de mon âge. Ce différend m’a toujours dérangé, j’étais une jeune fille très gênée et la barrière imposée par ma différence ne me facilitait pas la tâche lorsque venait le temps d’avoir des rapports sociaux. J’étais donc pour la plupart du temps seule et je n’avais pas beaucoup d’amis.
Cette situation s’est relativement améliorée lorsque je suis arrivée au secondaire. Étant dans une concentration musique fermée, j’ai pu bénéficier d’une toute nouvelle relation avec les jeunes de mon âge. J’ai découvert une nouvelle famille et j’ai appris à me délaisser de ma gêne maladive. Le surplus de poids quant à lui était toujours présent. Il pourrissait chacun de mes jours et me rendait tellement malheureuse que j’ai décidé de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour contrer cette malédiction que j’attribuais au milieu familial dans lequel j’avais grandi. J’ai donc commencé à couper dans la nourriture assez rapidement. Mes dîners se composaient désormais que de fruits et légumes. J’ai perdu environ 25-30lbs, j’ai pu retrouver une meilleure estime de moi-même et j’ai atteint un meilleur niveau au centre de mon cercle social. Malheureusement comme rien n’est parfait, dès le moment où j’ai cessé ce « régime », les livres ont recommencé à s’accumuler sur la balance et cette reprise de poids fut grandement accentuée par le fait que je découvrais l’alcool et que je travaillais désormais pour une chaine de restauration rapide. Heureusement pour moi je n’étais pas vraiment consciente que je reprenais vraiment beaucoup de poids alors je n’ai pas souffert moralement de ce laisser-aller.
Le choc.
Ainsi se sont suivies les jours, les semaines, les mois et les années. J’avais bien sûr toujours conscience de mon surplus de poids, mais je n’y prêtais plus attention et chassais de mon esprit toute pensée associée à ce problème majeur de ma vie. C’est en juin 2012, suite à la sortie des photos de mon voyage à Cuba entre amies que j’ai subi le « choc qui a changé ma vie ». J’ai regardé ces photos de cette grosse personne qui n’était nul autre que moi. J’ai regardé plusieurs fois, de loin, de près et j’ai vraiment réalisé à ce moment-là que je ne me reconnaissais plus, que je ne pouvais pas passer une seconde de plus dans cet état et qu’il fallait que je change si je voulais dépasser les 30 ans. J’avais si longtemps ignoré tous les signaux d’alarme envoyés par mon corps, la haute pression, l’essoufflement au moindre effort, les vêtements pour adultes de taille forte puisque je ne pouvais pas m’habiller dans les mêmes magasins que les jeunes filles de mon âge. Tellement longtemps à vivre dans le mensonge que lorsque j’ai réellement ouvert les yeux, c’était comme recevoir un coup de masse en plein visage. J’étais sous le choc, découragée, désespérée et surtout dans un tel état de colère contre moi que je n’ai pas dormi la nuit suivante. Le lendemain matin, je suis embarquée sur la balance, cette chose poussiéreuse dans ma salle de bain qui allait me révéler l’étendue réelle des dégâts apportés à mon corps durant toutes ces années de négligence. Le chiffre est tombé comme un coup de tonnerre, 206 livres. Je me souviens alors d’avoir pris mon cellulaire et d’avoir inscrit dans les notes :
« 206 livres, criss de grosse torche ».
C’est cru et direct c’est vrai. Mais, aujourd’hui, quand je relis ces paroles, je réalise vraiment à quel point la personne qui à écrit ces mots ne s’aimait pas et qu’elle n’avait aucune estime d’elle même pour ne pas se respecter comme ça. Ces mots ont changé sa vie, ma vie.
Dans la semaine qui a suivi cette prise de conscience, je suis allée m’inscrire au Nautilus Plus, avec un plan complet «Transform». Rencontres avec une nutritionniste et une kinésiologue afin d’apprendre à vivre autrement, voilà ce qui était au programme pour ces 3 mois durant lesquels, «je prenais vraiment soin de moi pour la première fois de ma vie». J’ai appris à m’entrainer, à bien manger et j’ai surtout découvert à quel point j’étais forte.
Pour parvenir à une perte de poids durable et saine, il faut en moyenne perdre 2 à 3 livres par semaine. C’est donc une balance entre les calories ingérées au courant de la journée et les calories dépensées à la fois par notre métabolisme de base et par l’exercice physique qu’il faut balancer surtout si l’on considère qu’une livre, est équivalente à 3 400 calories. Je devais donc arriver chaque fin de semaine avec un déficit de -6 800 à -10 200 calories afin de perdre du poids de façon constante.
Durant 3 mois, j’ai commencé à vivre d’une toute nouvelle façon, je m’entraînais 4-5 fois par semaine et je mangeais sainement. J’ai perdu, durant ces trois mois, environ 25 livres et j’ai commencé à voir la lumière au bout du tunnel. J’ai renouvelé mon abonnement au gym et ce pour un an. Au courant de cette année, j’ai connu des échecs, des mois durant lesquels la motivation n’y était plus, des reprises de poids et des pertes impressionnantes. J’ai changé en tout point durant cette année et j’ai appris énormément sur moi et sur ce que je voulais vraiment dans la vie. C’est durant l’année 2013 que j’ai commencé à vivre, après 18 années j’ai enfin découvert la vraie vie.
Depuis ce temps j’ai perdu pour un total de 70 lbs.
Je suis maintenant heureuse, j’ai appris à m’aimer et à être fière de qui je suis.
Au courant de ce changement personnel, j’ai été frappée par la considération des gens vis-à-vis les personnes atteintes d’obésité qui décident de mieux manger et de commencer à m’entrainer. Les gens en moyenne ne croient pas qu’une personne obèse peut réellement changer et ils critiquent beaucoup au lieu d’encourager. Plusieurs personnes dans mon entourage ont ri lorsqu’ils ont appris que j’avais décidé de changer mon mode de vie afin de perdre du poids et d’être plus heureuse. Au final, ces gens avaient tord, tord de dire que je n’y arriverais jamais, tord de me dire de ne pas jeter les vêtements qui étaient devenus trop grands puisque j’allais très certainement reprendre le poids perdu, mais surtout ils ont eu tord de ne pas avoir cru en moi. Je leur ai prouvé de façon assez magistrale qu’ils avaient tort, mais ce n’était pas du tout mon but premier puisque j’accomplissais tout ça pour moi.
Ce que j’ai réalisé, c’est que les gens tentent de nous décourager alors qu’une personne qui est en phase de changement a seulement besoin d’encouragements. Il faut vraiment que nous apprenions à encourager les gens qui nous entourent dans tout ce qu’ils entreprennent non pas seulement dans un processus de perte de poids, mais dans tout changement majeur qu’une personne tente d’apporter dans sa vie puisque ce sont toujours dans ces périodes de grands bouleversements durant lesquels une personne perd tout repère qu’elle a le plus besoin que quelqu’un lui dise qu’elle croit en elle. Pour ma part la personne qui m’a toujours encouragée et qui a toujours cru en moi est ma kinésiologue, mais surtout mon amie qui à changé ma vie Meranie Desroches.
Je ne lui serais jamais assez reconnaissante de tout ce qu’elle m’a apporté et elle restera à tout jamais la personne qui aura probablement eu le plus grand impact positif sur ma vie.
Lisa-Marie Carbonneau