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Chroniques d’un tree planter – Chapitre 1 : l'évasion

Rien de mieux qu’un peu d’aventure pour secouer le joug du quotidien. Quelle délivrance que de se délester du poids de nos obligations, de nos rendez-vous, de notre travail, de nos études de nos habitudes malsaines! La ville est derrière, la route du nord s’étire, les arbres sont devant.

Arrivé au camp, on plante notre tente, on défait son sac, on s’érige un petit chez-soi de fortune. Ce sera la maison pour les 3 prochains mois. Ici, il fait bon vivre. On réapprend le plaisir tout simple de respirer un air frais, de se réchauffer auprès du feu en soirée, d’écouter les chansons des oiseaux au réveil. Le travail n’est pas encore commencé. Ce sont les douces et oisives journées où vivre n’est plus un fardeau mais une bénédiction.

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C’est avant tout l’heure des rencontres. De vraies rencontres! Pas seulement un échange de laconiques formules lancées à la dérobée. Autour du feu, les conversations n’ont jamais de fin, les bières vides s’accumulent, les histoires de tout un chacun fusent. On se crée une petite famille, on lance les premières et subtiles attaques pour d’éventuelles conquêtes amoureuses, surtout lorsque le paquet de bière est vide. C’est ici, à des milliers de kilomètres de notre folle vie, que l’on réalise à quel point nous sommes indisponibles pour faire de belles rencontres. Prendre le temps d’écouter, d’être curieux à propos des autres. Prendre le temps de se raconter, de faire sa place parmi les autres.

Ici, pas de télé, pas d’ordi. En fait, il y aurait beaucoup de choses du quotidien à mentionner en raison de leur absence. On se dépouille et l’on se rappelle que nous ne sommes pas que la somme des choses que l’on possède, mais un être qu’il faut entretenir. C’est une cure de technologie, un rappel vers l’essentiel. On troque les montagnes de bidules inutiles de notre vie pour celles qui s’élèvent loin à l’horizon. Le paysage est grand ici et nous invite à prendre de l’expansion en tant qu’être. On refait connaissance avec notre propre intimité, celle que l’on avait étouffée avec nos gestes mécaniquement réglés. Notre vie intérieure fleurit, elle tente d’envahir l’étendue des espaces disponibles dans ce pays du nord.

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La saison sera dure, mais la vie sera d’une simplicité rafraîchissante. Les nouvelles recrues cachent du mieux qu’elles peuvent leur nervosité, posent çà et là quelques questions pour tenter de visualiser ce qui les attend. Qui sera assez orgueilleux pour réussir, qui pourra faire fi des millions de moustiques qui vont nous ravager, qui sera assez agile pour arriver à planter le minimum de 1000 arbres que la compagnie exige, qui saura ignorer les grafignes, les bleus, la fatigue, la chaleur, la pluie, la froidure?

Que la saison commence!

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