Cela fait maintenant six mois que j’habite loin de Montréal. Loin de mon patelin, loin de ma famille et de mes amis de longue date, loin de mon chat.
Je me rappelle encore mes premières semaines après mon déménagement, à déambuler dans les rues, à découvrir ce que mon nouveau chez-moi avait à offrir, à être constamment émerveillée par une nouvelle culture qui se dévoilait tous les jours un peu plus sous mes yeux.
Puis, le temps a passé. La routine s’est installée. Nouvel appartement, nouvel emploi, j’étais officiellement sur mes deux pieds, prête à entamer un nouveau chapitre de ma vie.
Les moments de home sickness sont finalement apparus. Mes amis. Ma famille. Mon chat. Mes points de repère. Ils n’étaient plus à un coin de rue de chez moi. Mon barista préféré du café Larue sur Jarry n’était plus là me faire la jasette le matin avant que je me rende au travail. Mes mercredis soirs n’étaient plus ponctués par un passage obligé au Huis Clos sur St-Denis, alors que Laurent, notre barman pref’, nous réservait à moi et mes amis notre table habituelle.
Déménager sur un autre continent vient avec son lot de défis. Le premier : se trouver de nouveaux points de repère. Redéfinir ce qui est normal. Certes, j’ai la chance d’avoir mon copain qui m’accueille tous les soirs dans ses bras tendres, mais le reste est à définir lorsqu’un déménagement de la sorte s’impose.
Trois semaines après mon déménagement, j’ai eu la chance de rencontrer des filles, venant toutes de Montréal. Des amies d’amis, des personnes nous ayant mis en contact via les z’internets.
Elles sont devenues mon nouveau point de repère. Celles qui me donnent des conseils VPN quand je veux écouter la nouvelle saison de Fugueuse. Celles qui font en sorte qu’on ne perd pas notre accent montréalais. Celles qui m’ont fait réaliser l’importance d’entretenir ses amitiés et de chérir les beaux moments que tu passes entre chummes.
Un chum c’est bien, mais des chummes de filles, c’est un baume shiny Glossier sur le cœur. C’est des rires dans une chambre d’hôtel quand tu passes un weekend en Irlande pour souligner l’anniversaire d’une de tes girls. C’est aller bruncher un dimanche et prendre des selfies avec ta chumme qui dort sur la table, trop hangover de sa veille.
Quand tu es loin de ces repères qui ont défini ton enfance, ton adolescence, ta jeune vingtaine, tu réalises et apprécies encore plus ceux qui font maintenant partie de ton quotidien. Tu les chéris. Tu prends le temps de leur dire à quel point tu les aimes et que tu es contente de les avoir dans ta vie.
Tu te dis que t’es vraiment chanceuse d’avoir des chummes qui te comprennent parfaitement quand tu dis « une chance qu’on s’a ».
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