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J’ai le goût d’envoyer promener mon anxiété.
Je parle pas de l’envoyer chier en criant fort, ben frustrée.
T’sais quand ton ami.e te niaise sur X point, pis que ça te fatigue un peu, mais pas trop, et que tu lui lâches un « haha, va chier! »
Ça. Pour tout l’automne.
Alors que la nuit commence à tomber un peu plus de bonne heure, j’ai envie de laisser mon anxiété de côté. Cette amie parfois toxique que j’ai trop longtemps écoutée ne mérite plus autant d’attention. Elle s’est avérée loyale, ça, y’a pas de doute. Mais il est temps pour nous de prendre des chemins plus séparés. Je sais, je sais, l’anxiété, on ne peut s’en débarrasser. Toutefois, on a droit de lui parler et de l’ignorer. C’est donc ce que je vais tenter de faire.
Mon anxiété à moi, c’est de créer, avec le flot de milliers de pensées qui coulent dans ma tête, quelque chose de compliqué dans le futur qui ne le serait pas normalement. Comment je le sais? Parce que les choses sur lesquelles je fais des montagnes avec des p’tites boules de caca (expression de chez nous, avoue que tu l’aimes), premièrement, n’amènent pas de danger, deuxièmement, sont des situations normales de la vie et, troisièmement, ne se produisent vraiment pas comme je l’avais pensé.
Cet automne, j’ai envie de me faire confiance et de faire confiance à la vie. Être dans la vingtaine en même temps que traverser une pandémie mondiale, c’est se jeter dans le plus gros néant jamais répertorié dans l’histoire de l’humanité. C’est angoissant, ça étourdit, ça donne des sueurs la nuit. Afin de m’aider, je crois qu’il va falloir que je me répète qu’il faut séparer les choses que l’on contrôle des choses que l’on ne contrôle pas. Par exemple, on ne contrôle pas les situations qui viennent de nulle part à nous, comme la pandémie, une personne, etc. Ce que l’on peut contrôler là-dedans, c’est la façon dont on réagit à ces événements. Bien sûr que ça frappe. Or, il est possible d’écourter la durée de notre mal.
Trouver des solutions concrètes et de vraies réponses à notre problème. Si les réponses que l’on trouve dans notre tête mènent à d’autres questions, d’autres réponses et encore des questions, on peut se dire que c’est l’anxiété qui parle et, par le fait même, décider de la faire taire. Si les solutions et les réponses nous apaisent, plutôt y aller dans cette direction. Si l’on ne trouve pas de réponses et de solutions, on se ramène au moment présent, on regarde autour de soi, on remarque ce qui nous entoure, on se concentre sur notre respiration.
Ouin, plus facile à dire qu’à faire. Je sais. Je suis dans ce problème. Mais en fait, je vais essayer de plus en plus de me laisser vivre ce que j’ai à vivre, de faire confiance à la vie, et surtout, à moi-même. Parce que je sais que plus les années avancent, plus je vieillis et plus je me connais. Mon anxiété, elle, si on voit ça comme ça, elle ne me connaît pas du tout. Elle ne me fait pas confiance. Elle s’imagine que je ne suis pas capable alors que je sais que je le suis. Se découvrir peu à peu est tellement la plus belle rencontre de notre vie et je commence à y croire.
Cet automne, j’ai envie de croire que j’ai le droit, moi aussi, de goûter au miel. D’avoir le meilleur et de vivre le meilleur.
C’est pour ça que cet automne, fuck you anxiété. On se reverra surement, mais pas maintenant, s’il te plaît. J’ai besoin d’un break.