Source: Unsplash
En ce moment, je suis assise dans mon salon, un 23 décembre, à quelques jours de ma 6e année de célibat, ou plutôt, je dirais ma 27e année. Ma dernière relation date d’il y a 5 ans et elle n’a duré que 6 mois, même si elle m’a brisé le cœur pendant les quatre années d’après.
Chaque fois que je pense à mes anciennes relations passagères, je n’ai qu’une seule phrase qui me vient en tête : « C’est pas toi, c’est moi ! »
Chaque fois qu’une relation se termine, je prends le temps de faire une introspection, me demandant ce qui cloche avec moi. Mon manque d’affirmation ? Ma timidité ? Mon manque de confiance ? Quelque chose dont je ne suis pas au courant ? Un bouton répugnant au visage que je n’ai jamais remarqué depuis le temps ?
La réponse qui surgit le plus lors de mes discussions avec mes amies est que toutes ces années, je n’arrivais sûrement pas à mettre assez mes limites, chose qui n’est pas fausse puisque j’ai tendance à m’oublier et vouloir plaire à l’autre, malgré que je sois une femme très indépendante. Je ne suis surtout pas celle qui fait l’autruche en disant que je n’ai rien à travailler sur le plan personnel. Je tente justement de m’améliorer de fois en fois, mais sans pouvoir aller plus loin. C’est comme apprendre à faire du vélo avec quatre roues, être confortable avec cette méthode, mais ne jamais enlever les deux petites roues pour aller plus loin dans notre apprentissage.
Et je me questionne : est-ce que c’est un défaut au point de ne pas être satisfaisante si c’est réellement ce qui cloche ? À quel point je dois avoir constamment confiance et nommer tout ce qui me tracasse sans hésiter pour qu’un homme se dise que j’en vaux finalement la peine ? À quel niveau je dois ajuster ma gentillesse et mes accommodements pour ne pas passer pour une amie, au bout du compte, aux yeux de celui que je fréquente ? Est-ce que je dois prendre une chance avec tous ceux qui passent même s’ils ne correspondent pas à mes critères ? Pourquoi je ne mériterais pas d’avoir ce que je veux réellement, après tout ?
Je trouve que dans cette fameuse raison de « c’est pas toi, c’est moi », il y a quelque chose de caché derrière. Ce genre de chose que l’humain n’arrive pas à assumer. Une critique qu’on ne nomme pas par peur de blesser et de se sentir coupable ou la peur de tenter sa chance et d’avoir mal ensuite si ça ne fonctionne pas. Est-ce que ce serait que l’humain se lasse rapidement des autres autour d’eux du moment que ça dépasse le statut d’ami ? J’ai cette impression, parfois, que nous avons peur de nous ennuyer et de trouver le temps long après déjà quelques années de relation et que nous lâchons juste avant ou juste après avoir vécu cette fameuse phase passionnelle qui nous fait tant rêver.
En fait, je me demande si au lieu d’utiliser le « c’est pas toi, c’est moi » on ne devrait pas plutôt prendre le temps de s’ouvrir et se laisser une chance de plus. Du moins, j’ai hâte d’avoir cette chance de plus…