Les mots, c’est quelque chose de puissant.
Ça vient te chercher de différentes façons à différents moments.
Y en a certains qu’on aime entendre, d’autres moins, et plusieurs qui nous terrifient.
Cet hiver, suite à de multiples crises d’anxiété (à chaque jour), de l’hyperventilation, et d’un début de ce que je croyais être une dépression, j’ai dû faire face à mes démons que je traîne depuis plusieurs années, qui viennent avec des GROS MOTS (mais pas le genre de gros mots qui sortent quand tu te cognes le petit orteil sur le coin d’un meuble…)
Les termes : psychiatrie, psychose, trouble, démence, mental, dépression, antidépresseur. Ce sont tous des termes qui nous foutent les jetons, parce que ça amène rien de bien bon, mais surtout rien de facile.
Juste le fait d’associer ces mots à la possibilité que ça affecte mes capacités à continuer de vivre de ma passion (l’écriture), j’en devenais encore plus hystérique et j’hyperventilais davantage. Je fixais le mur en faisant des signes de « non » de la tête, et je pouvais pleurer pendant des heures en priant dieu pour que je n’aie pas DE PROBLÈMES MENTAUX. J’aimais mieux rester dans le déni, mais le déni, ça fait son temps.
J’avais peur parce que je ne savais pas c’était quoi, ça venait d’où, comment ça se gère et surtout qu’est-ce que ça voulait dire.
Faut apprendre à apprivoiser, connaitre et assumer le pouvoir et surtout la valeur des mots.
Ce n’est pas la chose la plus facile au monde, je vous l’accorde, mais avec de l’aide (quand on accepte de se faire aider) et du temps, on s’en remet comme des champions!
Même après deux mois, on apprend encore à s’en remettre…
Mon point ici est de soulever le fait que dans la vie, comme dans le domaine de la mode, certains termes peuvent faire peur, nous rendre « insécures » ou hésitants et qu’ils influencent, de beaucoup, nos choix, décisions et actions.
La comparaison est assez drastique, mais s’équivaut selon moi.
Anorexie, boulimie, jugement, complexe, stéréotype, infériorité, idéale, beauté, acceptation, rejet, sont tous des termes aussi lourds et percutants qui sont reliés de très près au monde de la mode.
Les mots qu’on utilise pour définir une compagnie, une image de marque, un concept marketing sont tout aussi importants que l’image qu’on y appose.
Le meilleur exemple (une vieille révolte) est celui d’Abercrombie & Fitch, qui désire comme clientèle, et je cite : « the cool ones », suite à quoi plusieurs ont riposté de la façon suivante :
Une image vaut mille mots, certes, mais les mots rendent l’image d’autant plus percutante, surtout lorsqu’il s’agit de termes qu’on emploie peu ou pas assez ensemble afin d’élaborer une opinion, un point de vue, ou un propos.
En tant que rédactrice, je crois qu’il était important que j’aborde le sujet. Depuis les deux dernières années, j’ai remarqué de façon flagrante à quel point on banalisait les mots que l’on utilisait, qu’on ne leur donnait pas assez d’importance.
Autant il est parfois important de peser ses mots, autant que les retenir ne fera pas bouger les choses autour de vous.
Le monde (de la mode) change, les gens autour de vous aussi, et chaque action et/ou parole dépeint le monde de demain.
Morale de mon billet?
Prenez le temps de vous informer, de penser, d’analyser, d’accepter, et de questionner chacun des mots qui vous empêcheront d’avancer ou de prendre une décision dans la bonne direction.
Que ce soit une action futile ou une grande décision, la vie est beaucoup trop courte pour avoir peur wink wink.
Qu’en pensez-vous?
Alexe Raymond, réviseure.