Quotidiennement, tranquillement, je marche dans les rues de ma ville, de la musique plein les oreilles et la tête bouillonnante d’illusions à saveur très évidente d’eau de rose. Les yeux qui, comme un follow spot dans un one man show, cherchent juste à trouver LE bon. Comme une apparition du Saint-Esprit. Ça a l’air pathétique dit comme ça, mais c’est pas par acharnement à vouloir me caser ou me trouver des bras qui consolent. Non. Juste parce que. Parce que j’ai pas de raison à te donner.
Y’a des jours où c’est plus conventionnel, d’autres où c’est plus marginal. Tout c’que je sais, c’est que c’est radical. C’est pas trop long que ça devient mon chum, mon mari, voire le père de mes enfants. Pis tout ça, dans les 30 secondes qui suivent notre « rencontre ». Notre compte conjoint est déjà ouvert avant même qu’il ait traversé l’autre bord de la rue.
Pas besoin de nom ou d’âge. J’en ai juste envie, c’est tout. Ça peut être le vendeur de pain de la boulangerie du coin, le gars avec son skate et sa chemise carreautée, celui aux cheveux bleachés ou même le gars bien habillé pis qui sent bon avec sa toast dans les mains dans le métro à 8 h le matin. Aussi aléatoire qu’un Loto Max.
Tu comprends pas pourquoi? Ben moi non plus. Pis j’pas certaine de vouloir comprendre non plus. Ça fait juste arriver tout le temps. Pis tu sais quoi? Ben j’aime vraiment ça. Aussi loufoque que ça puisse sembler, ça fait limite du bien. Indépendante assumée et célibataire endurcie, j’me plais à me faire des chums instantanés. Même pas le temps d’me tanner ou de tomber dans la routine. Pas besoin de poèmes ni de fleurs, juste un p’tit coup d’œil pis le bonheur est embarqué. Tu devrais essayer. J’te jure, on y prend goût.
Source
Marie Lortie Côté