Les médias nous bombardent de ces horreurs encore et encore. Ils nous soutirent l’espace d’un instant un « Oh non, c’est donc ben épouvantable! » et ensuite hop la vaisselle, les devoirs, le prochain épisode de notre série favorite. On oublie les victimes, leur histoire, la catastrophe avec laquelle elles devront vivre tous les jours. Le viol d’enfants, d’adultes, de personnes âgées, peu importe, ça me brise le cœur. Je ne vois pas comment il est possible d’avoir envie d’arracher par la violence cet acte le plus intime qu’une personne puisse offrir de partager, c’est horrible. Et étant moi-même une femme, j’angoisse plus particulièrement à l’idée de ce que ces autres filles, ces autres femmes sans défense subissent, endurent.
J’y pense et ça m’enrage. Je ne fais que m’imaginer que quelqu’un pourrait un jour s’attaquer à la fille que je n’ai pas encore et ma pression monte. Je m’énerve et je me répète ce petit discours : « Qu’il y en ait un qui pense lui toucher et il va regretter d’être né ». Moi qui m’oppose pourtant à la peine de mort. Moi qui crois que des solutions alternatives doivent forcément exister et que le milieu carcéral n’en fait souvent pas partie. Eh oui, je suis une peaceful. Je crois, je rêve, je contribue à un monde meilleur exempt de violence, d’injustice, mais pas pour ces bourreaux.
Le pire, ce qui m’atteint le plus dans tout ça, c’est que notre système de justice ne réussisse pas toujours à redonner une forme de paix d’esprit à ces victimes. Les criminels, eux, lorsque (entendre plutôt ici « si ») le jugement est rendu et qu’ils sont jugés coupables, n’héritent bien souvent que de 2 ou 3 ans de prison, dans le meilleur des mondes. On veut ainsi éviter que de faux verdicts ne soient donnés ou que de pauvres innocents ne soient enfermés. Eh bien à force d’avoir peur, la justice protège en quelque sorte les violeurs et ignore les victimes. Et pire encore, ce qui me met le feu au ***, c’est ce moment où j’entends : « Bon, il s’en est sorti. Il faut dire qu’il avait un bon avocat ». Comment une telle chose peut-elle se produire? On n’est pas censés être protégés? Les victimes ne sont pas encore assez détruites? Non, il faut les humilier davantage en ne les croyant même pas.
Je ne suis pas touchée de trop près par ces horreurs jusqu’à ce jour : je ne suis pas une victime et heureusement, mon entourage n’est pas frappé par ce malheur, mais je compatis. Je me pose des questions par rapport à ce fléau, quant au « comment du pourquoi ». Mais pourrais-je contribuer à faire changer les choses? On ne pourrait pas décider tous ensemble que c’est terminé, qu’il n’y a tout simplement pas de pardon pour ce crime?